La police de Loire-Atlantique a lancé au début du mois d’août un appel à la prudence, renouvelé ce vendredi 22 août, après une série d’agressions homophobes survenues ces derniers mois à Nantes et dans sa périphérie. Les victimes, des hommes homosexuels, ont été attirées dans des parcs isolés à la suite de rendez-vous pris sur des applications de rencontre.

Selon la police nationale, le mode opératoire est le même : un rendez-vous est fixé en pleine nuit et dans des espaces mal éclairés depuis Grindr, Tinder ou Snapchat. Sur place, deux ou trois individus, souvent masqués, surgissent pour frapper, dépouiller, parfois ligoter les victimes. Si aucune blessure grave n’a été signalée, les enquêteurs soulignent l’ampleur du traumatisme psychologique laissé par ces attaques ciblées.

Deux arrestations ont déjà eu lieu. Un jeune homme de 18 ans a été interpellé en flagrant délit dans un parc de l’île Beaulieu, avant d’être incarcéré pour vols avec violence aggravés par le caractère homophobe. Un autre suspect doit comparaître l’an prochain. Mais malgré ces interpellations, les agressions se sont poursuivies cet été. Début août, un homme a été attaqué à coups de marteau à Rezé, et le 20 août, une nouvelle victime a été prise pour cible dans le parc de la Crapaudine, au sud de Nantes.

Face à cette recrudescence, les patrouilles nocturnes ont été renforcées et tous les services judiciaires et techniques mobilisés. Les autorités appellent les utilisateurs d’applications de rencontre à redoubler de vigilance, en privilégiant des lieux publics, fréquentés et éclairés pour un premier rendez-vous, et en vérifiant l’identité de leur interlocuteur.

Pour rappel, en 2023, le ministère de l’Intérieur a recensé plus de 4 200 infractions à caractère homophobe ou transphobe, soit une hausse de 13 % par rapport à l’année précédente. À Nantes, l’enquête en cours devra déterminer si les faits relèvent d’un même réseau, mais le constat est déjà clair : les victimes sont systématiquement ciblées en raison de leur orientation sexuelle.