L’étape reine du Renewi Tour a rendu son verdict ce vendredi sur les pentes pavées du Mur de Grammont. Alors que Johan Jacobs a encore fait très belle impression dans l’échappée du jour, Mathieu van der Poel a remporté la bataille entre les favoris tandis que Valentin Madouas s’est arraché pour terminer à l’avant du « peloton », en 18e position. L’ancien champion de France fait ainsi son apparition dans le top 10 du général (9e) avant un week-end tout aussi crucial.
Comme un goût de Classiques printanières en plein été. Ce vendredi, le Renewi Tour proposait sa traditionnelle étape « Flandrienne » entre Aalter et la commune de Grammont, dont le « Mur » était à franchir dans sa totalité à deux reprises, tandis que l’arrivée était tracée peu avant la mi-pente. Une petite dizaine de difficultés supplémentaires venaient agrémenter le parcours du jour, dont les non moins connus Berg ten Houte et Bosberg. En revanche, les soixante-dix premiers kilomètres tout plats ont permis le développement d’une échappée comprenant Johan Jacobs, moins d’une semaine après son numéro sur l’ADAC Cyclassics à Hambourg. « On savait que l’échappée pouvait avoir un coup d’avance avant les monts, on voulait en profiter, et ce qu’a super bien fait Johan », confirmait Thierry Bricaud. En tête, le Suisse s’est vu accompagné par dix autres coureurs, et a pu bénéficier d’une avance maximale d’environ quatre minutes. Toutefois, la course s’est très vite décantée dans le peloton, puisqu’après environ 80 kilomètres, Mathieu van der Poel a lancé les hostilités et le rythme n’a dès lors plus faibli.
« On n’est pas impérial, mais on est toujours en vie », Thierry Bricaud
À la suite d’une poursuite effrénée, le Néerlandais a été repris au moment d’entamer la première montée du Mur de Grammont, mais le peloton a volé en éclats dans la foulée et une petite dizaine d’hommes est parvenue à s’extirper. « On savait que la course allait se déclencher dans ce premier passage, disait Thierry. On l’a abordé un peu loin et on a gardé ce coup de retard jusqu’au final. C’est dommage. Il a peut-être manqué un petit quelque chose en termes d’investissement et de prise de risques, même si tout le monde avait évidemment la même idée à ce moment-là ». Alors que le premier groupe de favoris a rejoint l’échappée comprenant Johan Jacobs à cinquante kilomètres du terme, Valentin Madouas s’est lui retrouvé avec Lewis Askey – puis Paul Penhoët – dans un petit peloton de chasse, longtemps pointé à une vingtaine de secondes de Mathieu van der Poel & co. Peu avant la deuxième ascension du Mur de Grammont, situé à environ trente-cinq kilomètres de l’arrivée, l’écart s’est pourtant réduit à tout juste dix secondes. « C’est revenu tout près, mais ils étaient vraiment en prise derrière, c’était difficile », confiait Thierry.
Alors, quand les favoris en ont remis une couche dans le « Muur », la décision s’est faite de manière définitive. Mathieu van der Poel, Arnaud De Lie et Tim Wellens se sont isolés à l’avant, tandis que Johan Jacobs, issu de l’échappée, a trouvé les ressources pour basculer au sein d’un deuxième groupe de poursuite. Le trio de tête n’a jamais été repris, mais le Suisse de la Groupama-FDJ, malgré une belle résistance jusque dans les dix derniers kilomètres, n’a pu contenir le retour d’un peloton organisé dans le final. À Grammont, Van der Poel l’a emporté, pendant que Valentin Madouas s’arrachait quarante-deux secondes plus tard pour ne pas subir de cassures sur la ligne d’arrivée, franchie en dix-huitième position. Le Breton a été récompensé de ses efforts en faisant son entrée dans le top-10 du général (9e). « À l’image des deux premiers jours, on n’est pas impérial, mais on est toujours en vie, concluait Thierry. Il reste deux étapes qui ne sont pas simples. Il va y avoir une bagarre pour le général et il reste des secondes à aller chercher. La course n’est pas terminée ».