L’affaire de Kilmar Abrego Garcia, immigré salvadorien expulsé à tort puis rapatrié aux Etats-Unis, est devenue un symbole des dérives de la politique d’expulsions massives menée par Donald Trump. Après avoir été retenu pendant plusieurs mois et poursuivi en justice, il a finalement été libéré vendredi.

Résident du Maryland et marié à une Américaine, Kilmar Abrego Garcia avait été expulsé en mars avec plus de 250 autres hommes, soupçonnés d’appartenir à un gang vénézuélien. Or, son arrêté d’expulsion avait été annulé dès 2019. Face à ce que l’administration a qualifié plus tard « d’erreur administrative », il avait été renvoyé aux Etats-Unis en juin, avant d’être à nouveau poursuivi dans le Tennessee pour aide au séjour illégal de migrants.

Une libération sous conditions

Le 23 juillet, un juge du Tennessee avait ordonné sa remise en liberté dans l’attente de son procès, prévu le 27 janvier 2026. Cette décision a été appliquée vendredi. « Aujourd’hui, Kilmar Abrego Garcia est libre », a déclaré son avocat Sean Hecker, qui a dénoncé « l’attaque vindicative du gouvernement contre un homme qui a eu le courage de résister » et salué le rôle de la justice américaine, garante selon lui « d’une procédure régulière ».

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L’administration Trump continue de considérer Kilmar Abrego Garcia comme un membre du gang MS-13, organisation classée « terroriste » par les autorités américaines. « Sa libération est une insulte à ses victimes », a réagi la Maison-Blanche par la voix de sa porte-parole adjointe Abigail Jackson, qui a insisté sur la nécessité pour lui de « répondre de ses crimes » et de porter un bracelet électronique pour « garantir la sécurité du public américain ».