« Au Blosne, presque aucune caméra ne fonctionne. Elles ont toutes été saccagées ! », s’agace un policier municipal. Un constat confirmé par un policier national : « C’est un fait. Entre fin juin et mi-juillet, le quartier a connu une flambée de violences. Plusieurs caméras de surveillance ont été détruites. Les destructions sont régulières. On ne vérifie même plus si elles fonctionnent, on l’espère juste. »
Ce 22 août, les stigmates sont encore visibles : la façade du conservatoire est endommagée, tout comme la halle multifonction inaugurée en octobre dernier. Deux caméras y étaient installées. Les piliers et une partie de la toiture ont été endommagés par les flammes.
Place Jean-Normand au Blosne, la toiture de la halle multifonctions a été endommagée. (Le Télégramme/Claire Staes)
Combien de caméras ont été détruites au total ? La municipalité reste prudente, indiquant que sur les 120 caméras du réseau municipal, une dizaine est actuellement hors service, « soit à cause de dégradations, soit en raison de travaux ». La Ville pointe du doigt le trafic de stupéfiants. « Ces dégradations sont en grande partie liées aux activités de deal. Cela prouve que les caméras dérangent. Certaines fonctionnent encore et de nouvelles sont en cours d’installation », précise-t-elle.
Plusieurs dizaines de milliers d’euros de dégâts
La mairie ajoute : « Il n’existe pas de solution miracle pour empêcher ce type de vandalisme. Toutes les grandes villes y sont confrontées. À Rennes, la stratégie est claire : toute caméra endommagée est systématiquement réparée ou remplacée. Deux cas de figure se présentent : soit elle est réinstallée au même endroit avec un meilleur dispositif de protection, soit elle est déplacée pour limiter les risques tout en maintenant une surveillance efficace pour les forces de l’ordre. Le coût d’une caméra varie de 1 500 à 6 000 euros, selon le modèle (fixe, dôme PTZ, multicapteurs). À cela s’ajoutent les frais d’installation (génie civil, pose de mâts, etc.), variables selon l’emplacement. »
La vague de destruction de juin et juillet devrait donc coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros à la collectivité.