Par
Thomas Martin
Publié le
23 août 2025 à 7h06
Ceux qui ont vu au moins une fois dans leur vie « L’aile ou la cuisse » de Claude Zidi, avec Louis de Funès et Coluche, ont une vague idée de qui est Jacques Borel qui a inspiré dans le film le personnage de Jacques Tricatel, un industriel de l’agro-alimentaire produisant de la malbouffe à la chaine, joué par Julien Guiomar. Âgé aujourd’hui de 98 ans, l’homme reste dans l’Histoire comme celui qui a lancé la restauration d’autoroute. Mais avant cela, il est aussi celui qui a vendu les premiers hamburgers à Paris bien avant McDonald’s.
Jusqu’à 20 restaurants Wimpy en France
En 1957, Jacques Borel crée son premier restaurant avec son épouse, l’Auberge Express, rue du Colisée, près de l’avenue des Champs-Élysées. Obsédé par les cadences, il fixe comme objectif de servir « douze clients par minute, soit un toutes les cinq secondes ».
Quatre ans plus tard, le 31 mai 1961, il ouvre rue du 4-Septembre, Wimpy, qui va devenir la première chaîne de restauration rapide en France. Le nom est inspiré du meilleur ami de Popeye, J. Wellington Wimpy, alias Gontran en France, qui se goinfre de hamburgers.
Dans cette enseigne de Chicago que Borel avait connue lors d’un stage à IBM à New York en 1949, on y sert, à table, des steaks hachés de bœuf, dans des petits pains ronds chauds accompagnés de frites.
« J’étais forcé de gagner, confiera-t-il, parce que ce sandwich contenait du bœuf, qu’il était chaud et servi à table. Alors que son seul concurrent, était un sandwich de porc, froid, mangé debout au comptoir des bistrots ». Le succès est au rendez-vous. Les critiques aussi. A l’ouverture de Wimpy, le journal « France Soir » titre « Jacques Borel, l’ennemi public numéro 1 » à l’encontre de celui qui va devenir le symbole de la malbouffe.
Qu’importe, lui enchaîne. « À l’époque, pour être rentable, il fallait faire trois couverts par siège et par jour J’en faisais dix-huit en semaine et vingt-sept le week-end ! ». Les Wimpy se multiplient comme des petits pains dans la capitale. Il y en a ainsi eu jusqu’à 20 dans l’Hexagone (15 à Paris et 5 en province). Mais le développement s’arrête là car Jacques Borel se tourne ensuite vers les restaurants d’autoroute avec un premier établissement sur l’autoroute A6, à l’aire de Venoy près d’Auxerre (Yonne).
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En 1973, il existait encore des Wimpy à Paris : l’un sur les Champs-Élysées (à hauteur de la rue La Boétie), l’autre à l’angle de la rue Soufflot et du boulevard Saint-Michel (Wimpy – Capoulade), un autre proche de la Gare Saint-Lazare (place du Havre) et aussi boulevard des Italiens. Ils disparaîtront finalement à la suite d’un désaccord avec la maison-mère britannique.
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Le tout premier McDonald’s en France voit le jour, lui, en 1972 à Créteil (Val-de-Marne), lancé par l’homme d’affaires Raymond Dayan qui en ouvre un autre à Paris un an plus tard, sur les Champs-Elysées avant de devoir mener une guerre contre le géant américain qui l’emportera en justice et se développera dans l’Hexagone. Aujourd’hui, on dénombre plus de 1500 restaurants McDonald’s en France servant près de 2 millions de repas.
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