Il a transporté des milliers de passagers dans les rues de Toulouse (Haute-Garonne) dans les années 1960 et est aujourd’hui bichonné par des passionnés pour retrouver son éclat d’antan. Après avoir été plusieurs mois en 2022 dans les ateliers de l’entreprise Safra à Albi (Tarn) pour un sablage sous haute pression afin de le débarrasser de sa rouille, ce bus Chausson, datant de 1962 et réformé depuis 1976, est méticuleusement rénové, pièce par pièce, par l’Association pour la sauvegarde du patrimoine des transports urbains et interurbains toulousains (ASPTUIT), partenaire de Tisséo, l’organisateur des transports en commun toulousains.

Après plusieurs années consacrées à récupérer ce bus en très mauvais état, il fait désormais l’objet d’un travail de restauration minutieux et long depuis mars 2021 pour lui redonner son aspect d’origine. Arrivé dans les ateliers du dépôt de bus de Langlade à Toulouse en avril 2024, il a déjà subi le remplacement de tous ses panneaux et parois par les carrossiers.

Ce modèle de bus Chausson a été récupéré près de Saint-Gaudens (Haute-Garonne) en 2005, où un menuisier l’avait réaménagé. L’un des derniers modèles existant aujourd’hui en France, il était auparavant de couleur vert et crème. Dans les années 1960, Toulouse était la deuxième ville de France après Paris à posséder autant de Chausson, un véhicule qui a évidemment une valeur historique pour ces passionnés de carrosserie et mécanique.

Démonter et remonter… sans les plans d’origine

Il leur a d’abord fallu 560 heures de travail pour déshabiller le véhicule immatriculé 277 de son moteur, sa boîte de vitesses, ses vitres et du bois installé par le précédent propriétaire. Un moteur neuf a déjà retrouvé sa place et tout l’intérieur du bus a été repeint en blanc après rénovation des panneaux.

Les membres de l’ASPTUIT vont désormais installer tous les éléments internes, de l'éclairage aux sièges. LP/Julie RimbertLes membres de l’ASPTUIT vont désormais installer tous les éléments internes, de l’éclairage aux sièges. LP/Julie Rimbert

« Tout est à refaire, des baguettes intérieures au câblage électrique, en passant par la peinture, l’installation des barres, des lampions au plafond et des fauteuils », détaille Jérôme Bonato, président de l’ASPTUIT et considéré comme le maître d’œuvre de cette rénovation, puisqu’il connaît les moindres recoins de ce bus. « Nous n’avions plus les plans d’origine, donc il a fallu tout reconstituer et retrouver chaque pièce dans des casses, les numéroter. Chacun a sa tâche et c’est un travail millimétré, car chaque élément a un emplacement particulier. »

Une dizaine de membres de l’ASPTUIT travaille ainsi deux mardis par mois pour mener à bien ce projet. L’association toulousaine est soutenue dans ce projet par la Fondation du Patrimoine et a lancé une cagnotte en ligne pour financer les travaux de restauration. Elle espère avoir achevé la rénovation de ce patrimoine toulousain à la mi-2026.