Samedi du côté du port, Toulonnais et visiteurs pourront assister à une démonstration de joutes provençales par les Francs jouteurs mandréens. Mais avant de laisser place aux professionnels, nous avons décidé de tester ce sport local spectaculaire aux origines méconnues.

Si les premières mentions des joutes remonteraient à l’Égypte ancienne, certains d’autres évoquent le Moyen-Âge. Du côté de Saint-Mandrier, la pratique date de 1921.

Le point histoire étant fait, il est temps de passer aux choses sérieuses. Le rendez-vous est donné un mardi soir sur le port de Saint-Mandrier. Nous sommes invitées à participer à un entraînement avec les licenciés du club. Amarrés au port, deux bateaux peints aux couleurs vives. Bleu pour le Saint-Mandrier et rouge pour le Saint-Flavien. À l’arrière, environ deux mètres au-dessus de l’eau, s’élève la « tintaine » une plateforme de 60cm par 70cm sur laquelle nous allons devoir monter pour jouter. Le temps de saluer les adhérents des Francs jouteurs, il est 18h30, nous montons à bord des barques.

En garde!

Pour jouter, il faut s’équiper. On nous sangle sur le torse un plastron de bois. Dans la main droite, on nous donne une lance en bois de deux mètres et dans la main gauche, un cube. La fonction de ce cube? Ne pas être tenté de saisir la lance de son adversaire avec sa main libre. Après avoir assisté à quelques « passes » entre les pratiquants habitués du club, c’est à notre tour. Et c’est à ce moment que l’on réalise la première qualité nécessaire à un bon jouteur: l’équilibre.

Grimper les quelques marches jusqu’à la tintaine relève du funambulisme. Entre le poids du plastron, le ballottement du bateau et les jambes qui flageolent d’anticipation, nous ne sommes pas passées loin de tomber à l’eau avant même de jouter. Une fois perché sur la plateforme, il faut se mettre en position. Les joutes provençales sont très codifiées: le pied gauche doit être sur les vingt premiers centimètres de la planche, devant une ligne blanche, tandis que le pied droit est ouvert à l’arrière. La lance est calée en dessous de l’épaule droite, contre le plastron et le bras gauche tenant le cube est écarté. L’affrontement peut commencer.

Le choc

Les barreurs alignent les bateaux, la lance est levée, les regards se croisent. On fléchit les jambes, bascule le poids du corps en avant et on se prépare à anticiper le choc. Bam!

Les lances et les plastrons s’entrechoquent. Mais il ne suffit pas de faire tomber l’adversaire. Tenir la position et rester sur la tintaine une fois le choc passé est un tout autre défi. Pour le jouteur perdant, la chute est souvent artistique mais surtout rafraîchissante en ce jour de canicule.

Pratique Démonstration de joutes provençales. Samedi 23 août de 18h30à 20h. Quai Cronstadt 83000 Toulon. Gratuit.


Bianca Turco (à gauche) et Eléonore Moreau (à droite), prêtes à en découdre sur les tintaines !