Deux éléphantes d’Asie sont accueillies à Elephant Haven, à Bussière-Galant, en Haute-Vienne. Un refuge pour pachydermes à la retraite.

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Publié le 23/08/2025 17:12

Temps de lecture : 3min

Delhi et Gandhi, deux éléphantes à la retraite accueillies dans un refuge situé dans le Limousin. (ELEPHANT HAVEN)

Delhi et Gandhi, deux éléphantes à la retraite accueillies dans un refuge situé dans le Limousin. (ELEPHANT HAVEN)

Dans moins de trois ans, les animaux sauvages devront avoir quitté les cirques itinérants, comme le prévoit la loi française. Mais pour aller où ? Dans le Limousin, depuis quatre ans, des éléphants qui ont fait carrière au zoo sont accueillis dans un sanctuaire unique en Europe, consacré à ces pachydermes, qui viennent y finir tranquillement leur vie. Une « maison de retraite » installée en Haute-Vienne, à Bussière-Galant.

Un havre de paix et de verdure situé à 35 kilomètres au sud de Limoges. Derrière un haut portail, une équipe de passionnés. Sofie Goetghebeur, soigneuse flamande, est la fondatrice, avec son compagnon Tony, de cet Elephant Haven, un paradis des éléphants. Un refuge où vivent Delhi et Gandhi, deux éléphantes à la retraite.

Les deux femelles portent toutes les deux des noms indiens, mais « c’est un hasard, c’est drôle » s’amuse Sofie. En effet, les deux éléphantes d’Asie se sont rencontrées dans ce sanctuaire, il y a trois ans après des carrières au zoo, en Bretagne pour l’une, en République tchèque pour l’autre.

Delhi elle a 42 ans, Gandhi, « elle, aura bientôt 56 ans » poursuit la soigneuse. Ce n’est pas très vieux pour un éléphant, « dans la nature, nous avons des éléphants de 60, 70, voire 80 ans, mais en captivité, 50 ans, c’est déjà vieux ». La démarche de Delhi est un peu raide, tandis que Gandhi souffre beaucoup.

« Ce sont des éléphants qui ont des problèmes de santé. De l’arthrose, ce genre de choses. C’est la vieillesse, comme nous. C’est donc aussi un centre de soins »

Sofie Goetghebeur, soigneuse et fondatrice d’Elephant Haven

à franceinfo

Ce jour-là, c’est bain de pieds pour la plus âgée des deux, après une petite intervention. Gandhi avait « un morceau de bois coincé sur l’ongle ». Une fois soigné, le pachyderme pose la patte dans une grande bassine tout en attrapant, de sa trompe, bananes et concombres. « On leur fait aussi des douches. Et même des massages. Elles aiment ces soins », s’attendrit la soigneuse.

Sofie et Tony ont travaillé 20 ans dans des parcs animaliers avant de fonder cet Ehpad pour éléphants, parce qu’aucune structure de ce type n’existait en Europe. Un retour des deux pachydermes au Vietnam et en Thaïlande, où elles sont nées, n’est pas réaliste. « Gandhi, surtout, ne survivrait pas au transport » dit Sofie.

Par ailleurs, elles se sont bien faites au Limousin. Il y a « beaucoup d’eau, c’est très important. Du foin, des arbres comestibles, aussi », s’enthousiasme encore Sofie qui admet que « c’est toujours de la captivité mais » l’établissement n’est « pas ouvert au public ». Cependant, les deux soigneurs essaient « d’organiser des portes ouvertes pour impliquer les gens ».

Le site fait au total 29 hectares, mais il en faudrait plus encore. D’autant qu’il y a eu fâcherie, récemment. Sofie raconte qu' »au début, les deux dames étaient de bonnes amies. Et il y a quelques semaines, Gandhi a attaqué Dehli. Donc c’est important d’avoir beaucoup d’espace pour elles ». Les deux soigneurs sont donc « en train d’agrandir. On a eu le soutien du gouvernement mais pour l’instant les subventions sont sur pause à cause de la situation budgétaire de la France ».

Le sanctuaire des éléphants s’en remet donc aux dons des particuliers avec une certaine urgence. Les demandes affluent de la part de zoos et de cirques en Europe, qui voudraient bien confier à Sofie et Tony leurs vieux éléphants.