« 30 minutes pour aller au taf, 2 min pour te faire veniiiir ». Le message publicitaire colle le « cul » de 494 bus des transports en commun lyonnais (TCL) depuis le 19 août 2025. Et ça va durer jusqu’au 25. Sur l’affiche, il y a aussi la mention « Womanizer », du nom du sex-toy phare des boutiques « Passage du désir », dont celle de Lyon est située au centre commercial de la Part-Dieu.
Enfin, la silhouette du joujou est suggérée, en forme de virgule évanescente. « Bruno Bernard, pensez-vous que de la publicité pour des sex-toys a sa place sur les bus TCL de Lyon, à la vue des jeunes enfants », s’est agacé le premier adjoint (LR) du 2e arrondissement de Lyon, Jean-Stéphane Chaillet dans un message posté sur… X, le 20 août.
« Il a mauvais esprit car les 2 minutes pour veniiiir »… c’est « pour arriver à la boutique ! », comme le signale l’astérisque en petites lettres, sur le côté de l’affiche, lui répond, amusé, Patrick Pruvot, fondateur de ces « boutiques de cadeaux pour les grand.es », interrogé par Le Progrès.
« Notre intention n’est pas de choquer »
« Notre intention n’est pas de choquer et on s’en excuse, si c’est le cas », ajoute aussitôt le chef d’entreprise joint par téléphone à Marseille, mais « de dédramatiser la sexualité ».
« Les Français ont davantage de pudeur que les Allemands ou les Anglais pour les produits coquins ; c’est pour cela que nous avons volontairement pris un ton humoristique décalé », poursuit-il avant de pointer « qu’aucun sex-toy n’est montré et que le mot sexe n’apparaît pas ».
Mais s’agissant du verbe « venir » signifiant la jouissance sexuelle, est-ce bien compréhensible, même pour les adultes ? « Comme nous voulons être dans la suggestion, sans être vulgaires, nous prenons le risque, en effet, qu’une partie des gens ne comprenne pas ».
La campagne n’est pas exclusive à Lyon
Enfin, qu’en est-il de la conformité de la publicité aux… « bonnes mœurs » ? « Il n’y a plus de bureau de la publicité, et ce sont les régies de bus qui peuvent refuser l’affiche, non plus sur un fondement légal, mais par crainte de choquer, par exemple », répond le fondateur de la marque.
La campagne n’est pas exclusive à Lyon, puisqu’elle se déroule aussi dans la capitale et dans d’autres villes françaises.
Contacté, Sytral Mobilités, l’autorité organisatrice des transports en commun lyonnais, n’a pas répondu à notre sollicitation.