La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, est catégorique : l’afflux de travailleurs étrangers a stimulé l’économie de la zone euro ces dernières années. Selon elle, ces derniers contribuent à compenser la réduction du temps de travail et la baisse des salaires réels sur le Vieux Continent.

Elle s’est ainsi exprimée samedi 23 août à l’occasion d’un discours prononcé au symposium annuel de la Réserve fédérale à Jackson Hole, dans l’État du Wyoming, aux États-Unis. Cet événement, scruté de près par les experts de la politique monétaire et qui a débuté deux jours plus tôt, rassemble les banquiers centraux du monde entier.

Ils se sont rassemblés autour du thème « Les marchés du travail en transition : démographie, productivité et politique macroéconomique », choisi pour cette édition 2025, peut-on lire sur le site de la Réserve fédérale de Kansas City.

Une augmentation de la population malgré la baisse des naissances

« Même s’ils ne représentent qu’environ 9 % de la force de travail totale en 2022, les travailleurs étrangers ont contribué à la moitié de la croissance ces trois dernières années », a déclaré Christine Lagarde. « Sans cette contribution, les conditions du marché du travail seraient plus tendues et la production plus faible. »

En dépit d’une baisse des naissances, l’immigration a permis à l’Europe de voir sa population augmenter à un niveau record avec 450,4 millions d’habitants en 2024, mais les différents gouvernements ont mis en place des politiques pour limiter les arrivées.

Des visions qui s’opposent en Europe

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Christine Lagarde attribue à l’afflux de main-d’œuvre étrangère la bonne santé de l’économie espagnole depuis la fin de la pandémie de Covid-19. Celle-ci avait en effet affiché une croissance de 3,2 % en 2024. Le pays de la péninsule Ibérique avait par ailleurs annoncé l’examen d’un texte permettant la régularisation de 500 000 migrants, rapportait franceinfo en mai dernier. Il s’agit d’une position radicalement opposée à celle de nombreux autres pays européens, comme nos voisins allemands.

Parallèlement, la présidente de la BCE avance que le produit intérieur brut allemand serait inférieur d’environ 6 % à celui de 2019, notamment en raison de la politique migratoire du pays. Face à des électorats qui se tournent de plus en plus vers des partis d’extrême droite, plusieurs capitales européennes ont pris des mesures pour combattre l’immigration. Le nouveau gouvernement allemand du chancelier Friedrich Merz a suspendu le regroupement familial et les programmes de réinstallation afin d’attirer une partie de l’électorat du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD).

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