C’est ce qu’on appelle un début catastrophe. Des sifflets, des Ultramarines qui sermonnent les joueurs après avoir chanté « on veut une équipe » en fin de match, les North Gate, à l’opposé, furieux que les mêmes ne les aient pas salués et qui invectivent le vice-président Arnaud De Carli venu à leur rencontre au son de « Lopez dégage ».

Après deux journées de National 2 cette saison, les Girondins, battus ce samedi par Granville (0-1), “sont dans le dur » a reconnu l’entraîneur Bruno Irles. Au-delà des cinq points de retard concédés sur Les Herbiers, Angoulême et Poitiers, la préoccupation vient de la nouvelle pauvreté offensive de la prestation. En un peu plus de 180 minutes, si on ajoute le match d’ouverture contre Avranches (0-0), le candidat déclaré à la montée s’est à peine créé deux ersatz d’occasions nettes. Le scénario redouté pour un groupe totalement remanié dans le contexte inflammable de la dégringolade du club et de la déception des trois derniers mois de la saison dernière. « On peut juste se taire, travailler et montrer un autre visage », poursuivait Bruno Irles. Le technicien « a discuté » avec Arnaud De Carli, le directeur sportif John Williams et le coordinateur Karim Saada. Il sait le patron Gérard Lopez « en colère ».

Le pied de nez est qu’après avoir usé (parfois abusé) de longs ballons sur le billard du stade Atlantique, voilà que la pelouse a été transformée en terrain vague par un champignon au moment où les Bordelais ont décidé de poser leur jeu au sol. Le regrettant « pour la qualité du spectacle et pour les deux équipes », l’entraîneur granvillais Matthias Jouan s’est demandé pourquoi la FFF n’avait pas inversé le match. Il s’est « adapté », avec un bloc bas et « la volonté d’attirer le maximum de joueurs pour jouer entre les lignes ». Ses hommes ont appliqué le plan avec une certaine sérénité.

Une possession scolaire

Pour les Girondins ayant la possession, l’impossibilité de jouer vite et les bosses ayant gêné Shamal (47e) ou Villette (52e) au moment de frapper sont une excuse entendable. Les soucis physiques, qui ont poussé Irles à faire sortir son seul offensif percutant (Shamal) à la 64e minute et qui le privent de solutions offensives (Bahassa juste de retour, Mannaï toujours absent, Etonde diminué), aussi. Mais voir l’équipe terminer avec le central Grillot et l’ailier Bahassa en latéraux et avec le jeune milieu Rahni Moreau Nguyen, en U18 R1 jusqu’en mai dernier, montre que l’été n’est pas un long fleuve tranquille pour la plus grosse masse salariale de la poule.

Le pressing n’a été intense qu’une poignée de minutes au retour des vestiaires

Malgré cela, les Girondins auraient dû « battre cette équipe » pour Irles. L’ancien Monégasque souligne des statistiques de courses prouvant que les joueurs « n’ont pas triché » mais évoque un manque de caractère. Son schéma en 3-3-4 avec le ballon a posé des problèmes à son adversaire en première période, notamment avec la doublette Trichard – Shamal, mais les centres n’ont jamais trouvé preneur et les nombreux corners encore moins. Le pressing n’a été intense qu’une poignée de minutes au retour des vestiaires et il n’y a plus eu grand-chose après le but de la tête de l’attaquant normand Herpin, sur un service de son ailier Djédjé qui s’est amusé de Jousselin (67e, 0-1). À l’image du milieu Diop – Odru, les Bordelais ont semblé scolaires, mais manquant d’initiatives. Le Châteaubriant – Girondins du 30 août va déjà se disputer sous tension.