Par
Dorine Goth
Publié le
23 août 2025 à 7h46
Les roses du PS ne manquent pas d’épines. Une semaine après la clôture des candidatures pour la primaire socialiste à Pantin (Seine-Saint-Denis) en vue des élections municipales 2026, l’état des lieux est hasardeux. D’un côté, une seule candidature a officiellement été déposée : celle de Mathieu Monot, premier secrétaire fédéral du parti socialiste en Seine-Saint-Denis et actuel premier adjoint. De l’autre, en chien de faïence, Bertrand Kern, maire sortant et candidat surprise pour un cinquième mandat. Pour l’heure, aucun des deux ne semble prêt à renoncer à la bataille politique. Sauf qu’à l’issue de la primaire qui se déroulera les 4 et 5 septembre, seul Mathieu Monot est susceptible de recevoir le soutien du parti.
Une seule candidature à la primaire
En juillet 2025, l’édile annonçait briguer un cinquième mandat à la surprise générale. Cinq ans plus tôt, lors de la dernière élection municipale, l’homme de 63 ans promettait pourtant que ce quatrième mandat en cours serait « le dernier ». Sauf que l’heure de la retraite venue, celui qui est à la tête de la ville depuis le début des années 2000 ne semble plus prompt à raccrocher. « Je souhaite terminer ce beau projet de transformation urbaine mais aussi et surtout veiller à ce qu’il ne se fasse pas au détriment de l’ADN populaire de notre ville », justifiait-il.
Mais dans les coulisses, son premier adjoint, Mathieu Monot, se préparait déjà à lui succéder. « Face à la candidature solitaire de notre camarade maire sortant, annoncée par voie de presse en contradiction avec ses engagements, sans consultation des militants socialistes ni dialogue avec nos partenaires de gauche, nous avons agi pour faire respecter nos statuts et notre cadre collectif », justifie la section locale, soutenue par le bureau national.
Pas d’investiture socialiste pour Bertrand Kern
Les candidats avaient du 16 juillet au 15 août pour se faire connaître. « Nous espérons vivement que le maire sortant Bertrand Kern participera, comme il l’a toujours fait, à cet exercice démocratique et soumettra sa candidature au vote des militants socialistes de Pantin », appelait-elle dans un communiqué le 25 juillet 2025.
La réponse est donc officiellement non. Du côté des militants, on plaide pour un retrait de sa candidature. « Je n’imagine pas qu’il puisse être candidat contre le PS, cela serait terrible à l’égard de toutes celles et ceux et notamment les militants du parti socialistes de Pantin, qui l’ont toujours soutenu et accompagné, et de ce parti qui lui a tout donné », déplore Leila Slimane auprès d’actu Paris. Contacté, Bertrand Kern n’a pas donné suite à nos sollicitations.
La gauche fragilisée
Le scénario, s’il se concrétise, ne serait pas sans rappeler celui qui a conduit à la défaite de la gauche dans la ville voisine d’Aubervilliers en 2020. Karine Franclet (UDI) avait raflé ce bastion rouge alors que communistes, socialistes et écologistes étaient partis en ordre (très) dispersé.
À Pantin, Geoffrey Carvalhinho (LR), conseiller municipal d’opposition et perpétuel opposant, observe à bonne distance la bataille interne qui se dessine. « Je n’ai pas de commentaire particulier, à part leur demander de se concentrer sur la rentrée des enfants pantinois et sur le soutien aux familles, notamment en matière de pouvoir d’achat », a-t-il réagi auprès d’actu Paris avant d’ajouter : « Pour ma part, je suis pleinement mobilisé afin de proposer et d’apporter des solutions concrètes aux Pantinois, en tant qu’élu communal et conseiller régional, avant un temps démocratique qui sera majeur. » Pour la première fois depuis 2008 -Bertrand Kern a toujours été réélu dès le premier tour-, les élections municipales pourraient être empruntes de suspens.
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