(New York) À la veille des Internationaux des États-Unis, les plus grands noms du tennis ont défilé dans la salle de presse principale du stade Arthur-Ashe. À tour de rôle, Carlos Alcaraz, Iga Świątek et Taylor Fritz, entre autres, ont répondu aux questions des journalistes sur la quatrième et dernière levée du Grand Chelem.
Publié à 19 h 45
Et puis est arrivée Victoria Mboko, sacrée reine à Montréal après son triomphe à l’Omnium Banque Nationale et traitée comme telle à New York, où elle disputera lundi à 11 h son match de premier tour sur le terrain du stade Louis-Armstrong, le deuxième en importance du site nommé en l’honneur de Billie Jean King.
Sa présence dans cette salle témoignait du nouveau statut dont jouit la Canadienne de 18 ans, qui venait tout juste d’accorder des entrevues à la BBC et au New York Times, dont les représentants ont chacun eu 10 minutes en privé avec elle.
« C’est vraiment génial », a déclaré Mboko, en faisant allusion au traitement que lui ont réservé les organisateurs des Internationaux des États-Unis, notamment en lui donnant l’occasion de s’exercer sur le court du Louis-Armstrong.
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Court de tennis du stade Louis-Armstrong, lors de l’échauffement avant un match, en 2018
« Je me souviens d’être venue ici en tant que junior en 2022, et les juniors n’avaient accès qu’au centre d’entraînement intérieur. Soudain, il m’est possible de m’entraîner sur le court du Louis-Armstrong, de visiter le salon des joueurs et les vestiaires. »
« C’est une expérience vraiment géniale, surtout que c’est l’un de mes tournois du Grand Chelem préférés », a ajouté celle qui avait terminé l’année dernière au 350e rang mondial et qui occupe aujourd’hui le 24e échelon.
Dès son premier match à New York, Mboko, 22e tête de série du tournoi, devra répéter un exploit qu’elle a réussi à quatre reprises à Montréal, en route vers son premier titre de la WTA : battre une championne de tournois du Grand Chelem. Il s’agira de la Tchèque Barbora Krejčíková, 62e joueuse mondiale, qui a triomphé à Roland-Garros, en 2021, et à Wimbledon, en 2024.
Dans les pas d’Andreescu et de Raducanu
À son premier tournoi majeur à New York, Mboko s’inspirera des percées inattendues de la Canadienne Bianca Andreescu et de la Britannique Emma Raducanu, qui y ont triomphé alors qu’elles n’avaient pas encore 20 ans.
« J’ai l’impression qu’elles ont prouvé qu’on peut tout accomplir », a déclaré au cours de sa conférence de presse celle qui fêtera ses 19 ans mardi. « Elles étaient toutes les deux un peu outsiders avant les Internationaux, ce qui prouve que le trophée est à la portée de tous et qu’on peut tout accomplir. Je me souviens surtout d’avoir suivi Bianca au Canada. C’était énorme. »
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Bianca Andreescu a battu Serena Williams en finale des Internationaux des États-Unis, le 7 septembre 2019
Le triomphe de Mboko sur le court central du stade IGA était énorme à sa façon. Mais la reine de Montréal en parle déjà comme d’un souvenir lointain.
« J’étais vraiment contente d’avoir décroché mon premier titre WTA à Montréal, surtout à domicile, a-t-elle dit dimanche. Avant d’aborder ce tournoi, j’étais évidemment très confiante. J’étais vraiment contente de moi. Mais c’est aussi du passé, et j’ai hâte de jouer ici. Je suis vraiment ravie de vivre ma première expérience dans le tableau principal du US Open. »
Mboko sera l’une des cinq têtes de série canadiennes aux Internationaux des États-Unis, un record. Félix Auger-Aliassime, qui en fait partie, a été invité dimanche à prodiguer un conseil, du haut de ses 25 ans et de sa propre expérience à New York, à l’adolescente qui vivra son baptême du feu à Flushing Meadows.
« Je suis très heureux pour elle », a-t-il d’abord déclaré lors de sa rencontre avec les journalistes dans un local exigu avoisinant la salle de presse principale. « En plus, c’est une bonne fille, avec une bonne tête sur les épaules. Je vois qu’elle aime le sport pour ce qu’il est. »
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Victoria Mboko
Elle a une passion pour ce sport. J’aime voir qu’elle n’aime pas perdre, qu’elle a toujours envie de gagner. Déjà, c’est une très bonne chose.
Félix Auger-Aliassime, à propos de Victoria Mboko
« Après, ce que je peux lui dire, ce que je lui ai déjà dit, en fait, c’est qu’elle a la capacité d’accomplir de grandes choses. Elle le sait. Elle sait aussi qu’elle doit prendre cette force et se dire qu’elle a la capacité de battre n’importe qui devant elle. Elle doit le prendre non pas comme une pression, mais comme une force. Puis elle doit penser à ne pas paniquer après une défaite, mais chercher à s’améliorer tout de suite. C’est mon expérience des dernières années. Elle doit aussi apprécier les moments qu’elle vit, car le temps passe vite. »
Duel Fernandez-Marino pour commencer
Il reviendra cependant à Leylah Annie Fernandez, 31e tête de série du tableau féminin, et à Rebecca Marino d’être les premières raquettes du Canada à s’exécuter à New York. Le hasard a voulu que les deux joueuses s’affrontent ce dimanche après-midi.
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Leylah Annie Fernandez
« Je sais qu’elle va jouer à un niveau élevé », a déclaré Fernandez devant les journalistes en parlant de Marino, qui a survécu au tournoi de qualifications. « Elle a très bien joué ces dernières semaines. Et, vous savez, se qualifier ici à New York lui donne vraiment confiance. Donc, je sais que mon match va être extrêmement difficile. Je vais y aller, profiter de ce moment et essayer d’oublier que je joue non seulement contre une compatriote canadienne, mais aussi contre une amie. »