Jacqueline et Nice-Matin: une très longue histoire dès son enfance, avec ses parents: la lecture de L’Éclaireur, l’interdiction des pages faits divers et autres informations peu recommandées au jeune âge. Elle le reçoit tous les jours… depuis toujours. Elle regrette Cannes-Matin au vu de la petite demi-page aujourd’hui consacrée à Cannes. Jacqueline est pétillante, en bonne forme, et compte bien renouveler son abonnement de nombreuses années: elle n’a que 98 ans!

Dominique Kihm, association Albatros. Le 26 août 1980, l’association organise un concert de Sting, du groupe Police, sur les plages du Mourillon à Toulon. Le groupe refuse toutes les demandes d’interviews et de photos. Surprise le lendemain matin: à la une du journal, une grande photo de Sting, signée Michel Luccioni qui s’était fait passer pour un serveur de l’hôtel afin de lui demander une photo souvenir pour le personnel. Sting a dit plus tard trouver la photo « sympa « !

Colette Wender, 76 ans (Peymeinade): lecteurs du journal depuis 2002, nous en sommes devenus acteurs en participant à la collecte qui l’a sauvé. C’est un lien social qui attache à notre territoire de vie, le plaisir du papier journal, une lecture facile, disponible en tout lieu, à tout moment, qui finit par être « naturelle ». Nice-Matin s’est imposé à notre arrivée sur la Côte d’Azur pour comprendre ce qui nous entoure, un soutien au journalisme de vitalité démocratique ouvert à la diversité d’opinions en instaurant un dialogue avec les lecteurs. À l’ère de la désinformation, alimentée par les réseaux sociaux, sa mission prend tout son sens.

Michel Hugard, 65 ans (La Colle-sur-Loup). Parisien durant quinze ans, habitué à lire les grands journaux nationaux, c’est d’abord avec une pointe de curiosité voire de condescendance que j’ai découvert ce « petit » journal régional: que pouvait-il bien m’apporter? Au fil du temps j’ai découvert sa vraie richesse… une toile reliant non pas des anonymes mais des personnes.

Véronique Morandi, 65 ans (Peymeinade). Éveillée à l’actualité par Ouest-France, la découverte de Nice-Matin fut une aventure débutée sous les meilleurs auspices, interviewée par le chef de l’agence d’Antibes en tant qu’adjointe au commissaire Central. L’enchaînement avec la lecture quotidienne du journal se fit naturellement: source d’informations intéressantes pour un policier, Nice-Matin fut aussi la source de coups de semonces de ma hiérarchie qui s’étonnait à la lecture de méfaits dont elle n’avait pas eu connaissance… je devais ces volées de bois vert à la perspicacité du journaliste local, très efficace dans la remontée de l’information! Je suis restée attachée au journal au point de participer à sa sauvegarde en 2014.

C. B., 71 ans (La Gaude): Noël au journal. Toute mon enfance a été rythmée par le travail de mon papa qui a effectué la presque totalité de sa carrière de journaliste à Nice-Matin. Il se levait la nuit quand, tantôt les pompiers, tantôt les forces de l’ordre de la région cagnoise le réveillaient pour des faits divers. Les permanences du week-end, des jours fériés impactaient forcément la vie de famille: maman assurait l’organisation dans ces contraintes. Le Noël du journal, grande fête pour les enfants que nous étions avec mon frère aîné et ma petite sœur, reste gravé dans ma mémoire. Nous étions gâtés!

M. G. 78 ans (Antibes). La fin d’année 1959, à l’approche de mes 13 ans, marqua la fin de mon enfance et me fit découvrir Nice-Matin. Le 2 décembre, le barrage de Malpasset cédait et noyait sous une énorme vague Fréjus et ses quartiers, agricoles à l’époque. Les jours suivants, les reportages relataient l’étendue du désastre, les conséquences humaines et matérielles. Bien que scolarisé à Saint-Tropez, ce fut un véritable traumatisme: dans notre classe nous ont rejoint des enfants de Fréjus très affectés par ce qu’ils avaient subi ou vu. Je suis resté tout au long de ma vie un lecteur assidu, en footballeur amateur pour les résultats sportifs, et les nouvelles des communes alentour: Cogolin où je vivais, Grimaud, Sainte-Maxime, toute la région autour de ma famille. Plus tard, à Antibes, je me suis abonné pour le confort du portage à domicile.

Jean-Paul Blanc, président de l’AFA de la Châtaigneraie des vallées de la Tinée et de la Vésubie (Isola). Depuis les années 80 c’est LE journal, mon quotidien. Aujourd’hui abonné numérique, c’est ma première lecture du jour. La place donnée au haut et moyen-pays niçois nous a permis de faire connaître le travail de notre association qui fédère depuis 2004 plus de 200 propriétaires fonciers, sur 75 hectares de châtaigneraies réhabilitées et remises en production.

Nathalie, 65 ans (Cagnes). Abonnée depuis trente ans, avec de grands souvenirs: l’annonce de la naissance des enfants, les résultats du bac attendus le matin à la distribution du journal! Et les décès, malheureusement. Elle est très attachée au papier où l’on peut revenir plus facilement, le feuilleter, l’emporter et prendre son temps.

Jean Luc, 67 ans (Saint-Laurent-du-Var). Abonné au journal papier de 2012 à 2019 puis en numérique, il aime y trouver toutes les infos sur un même support: locales, nationales, internationales, culturelles. Il a rencontré sa femme en travaillant au journal et aimé y retrouver leur photo de mariage quelques années plus tard. Il y est très attaché: c’est l’identité de la région.

Jean Trouche, peintre en bâtiment retraité (Saint-André-de-la-Roche). Le Nice-Matin commence la journée, au bar-tabac à 7h. « Je le feuillette vite fait pour savoir ce qui s’est passé et je l’épluche à la maison… c’est le signe d’un attachement à la région où l’on vit « , souligne cet amateur de sport également passionné par la politique. Meilleur souvenir de lecteur: le « casse du siècle », réalisé par Albert Spaggiari à la Société générale de l’avenue Jean-Médecin à Nice. « On l’a appris dès le matin en première page avec tous les détails…  » Une autre époque.