Pas encore officiellement candidat aux Municipales de mars 2026 dans sa ville, le vice-président de la Fédération française de football et ex-dirigeant de l’OL a fait de la culture « une priorité », dans les colonnes de La Tribune, dimanche 24 août.
Un pas de plus vers une candidature aux prochaines municipales. Dans les colonnes de La Tribune Dimanche, Jean-Michel Aulas a esquissé les grandes lignes d’un potentiel mandat à la mairie de Lyon, ville dont il est une figure emblématique après avoir dirigé l’Olympique lyonnais pendant 36 ans.
Un fait d’armes que l’actuel vice-président de la FFF n’hésite pas à mettre en avant pour justifier de sa légitimité en politique. Selon lui, il existe des « passerelles » entre le sport, la société et la politique. « On dit parfois que le football n’est qu’un jeu. Ce n’est pas vrai. Ce que l’on vit dans un stade dépasse le sport. Le football est un miroir grossissant de la société, et parfois même son laboratoire », écrit « JMA ».
« Dans les tribunes, toutes les sensibilités existent. (…) Un président ne choisit pas les idées de ceux qui s’assoient dans les tribunes. Il choisit d’ouvrir, de poser des règles, de maintenir un équilibre. Et mon devoir n’a jamais varié: faire tenir ensemble, faire club, faire société. Voilà pourquoi je n’ai jamais considéré que le football se limitait à un terrain: c’est une manière de gouverner, d’organiser, de bâtir », poursuit-il.
Accusé fin juillet par la gauche de frôler l’extrême droite en ayant fait référence aux « vrais Lyonnais » dans un message sur X adressé à l’actuel édile écologiste Grégory Doucet, Jean-Michel Aulas se défend « d’ignorer les réalités de la ville » mais surtout « d’avoir été complaisant envers des idées qu'[il] combat ».
Filant la métaphore d’une cité lyonnaise qui « vibre, débat, accueille », « comme un grand stade », il estime que « Lyon fédère au-delà des origines et des opinions, quand elle cultive l’attractivité et le dialogue plutôt que l’exclusion ». « À l’inverse, céder aux extrêmes, c’est rétrécir la ville », martèle l’ancien patron de la Cegid, âgé de 76 ans.
La culture comme « priorité »
« Les prochaines semaines seront décisives pour tracer ce chemin », juge celui qui n’a toujours pas déclaré officiellement sa candidature aux élections municipales. « D’ici la fin du mois de juin, je vous dirai comment je vais y aller et avec qui », expliquait-il pourtant le 19 juin dernier.
Et ce, avant de repousser la date de l’annonce en « septembre, au plus tôt fin août » car « la vie politique est plus calme pendant les vacances », selon ses mots le 3 juillet.
Auprès de La Tribune Dimanche, Jean-Michel Aulas n’a toujours pas franchi le pas, alors que fleurissent des faux comptes sur les réseaux sociaux pour tenter de devancer sa candidature, mais il a lâché quelques indices sur les contours de la politique qu’il souhaite mener. À commencer par mettre l’accent sur la culture.
« Une ville n’existe pas en reniant sa culture et son histoire: c’est son souffle vital, son ciment discret. Je veux que Lyon renoue avec son histoire et fasse de la culture non pas une variable d’ajustement, mais une priorité, parce qu’elle est ce qui relie, inspire et donne sens à l’action collective », souligne-t-il.
« À ceux qui opposent culture et économie, lien social et performance, solidarité et exigence, je réponds: regardons ce que nous devons réinventer. C’est cette vision de Lyon que j’aimerais raviver: celle d’une ville qui pense loin, agit juste et rassemble large », confirme-t-il encore.
Vers un soutien du camp présidentiel et de LR
Par le passé, l’entrepreneur a déjà distillé plusieurs orientations, dont la sécurité « partout et pour tous », la « propreté et dignité » rendues à la ville de Lyon ou des « équipements sportifs à la hauteur de la pratique des amateurs, et en priorité des femmes ».
Il a également dit vouloir la gratuité des transports en commun « pour tous les Lyonnais dont les revenus mensuels nets sont inférieurs à 2.500 euros ». Une compétence qui n’incombe toutefois pas au maire de Lyon, mais au président de la métropole.
Pour l’instant, Jean-Michel Aulas peut compter sur le camp présidentiel: les trois partis qui le composent, Renaissance, le Modem et Horizons, lui apporteront leur soutien. Quant à LR, l’optimisme règne, même si la fumée blanche se fait encore attendre. Déjà déclaré candidat, Pierre Oliver, le maire du 2e arrondissement lyonnais, pourrait finalement s’allier avec lui.
Pour éviter une dispersion des voix, il a d’ailleurs consulté de nombreux cadors politiques, certains à plusieurs reprises: Gabriel Attal, Laurent Wauquiez, Bruno Retailleau, François Bayrou, Édouard Philippe et même Emmanuel Macron.
Une chose est sûre, Jean-Michel Aulas a en tout cas un adversaire dans le viseur avec la majorité de gauche, qui gouverne présentement entre Rhône et Saône et dont il veut s’attacher à déconstruire l’action: « Dans l’entreprise comme dans le football, j’ai construit. Dans la vie publique, je voudrais désormais refonder. »