« C’est désormais chose faite », a salué sur X le ministre de la Justice. Le décret permettant d’occulter la présence des adresses personnelles des dirigeants au registre du commerce et des sociétés a été publié ce dimanche matin, a annoncé Gérald Darmanin.

Cette mesure avait été annoncée début juin par le gouvernement après la multiplication d’enlèvements et de tentatives d’enlèvements liés au milieu des cryptomonnaies.

Elle doit permettre de « mieux protéger leur vie privée et garantir ainsi leur sécurité », a souligné le garde des Sceaux, qui rappelle qu’il s’agit d’une proposition de loi de la députée Olivia Grégoire (Ensemble) et que le décret a été pris avec Éric Lombard (ministre de l’Économie) et Véronique Louwagie (ministre déléguée au Commerce).

Dans une interview aux Échos début juin, le cabinet de Gérald Darmanin avait expliqué que « les dirigeants pourront saisir les greffiers des tribunaux de commerce pour demander l’occultation de leur adresse personnelle » du Registre du commerce des sociétés.

Avant la mise en œuvre du décret, les entrepreneurs pouvaient déjà saisir l’Institut national de la propriété industrielle (INPI), afin de demander « l’occultation des adresses personnelles figurant dans les pièces annexes du Registre national des entreprises », avait poursuivi le ministère.

Mesures « de protection »

Cette décision a été prise après plusieurs enlèvements et tentatives d’enlèvements liés au milieu des cryptomonnaies depuis le début de l’année 2025. Cette série noire avait commencé en janvier avec le rapt du cofondateur de Ledger, David Balland, et de sa compagne. Ce dernier avait finalement été libéré et sa compagne retrouvée ligotée dans un véhicule.

Le 13 mai, dans le XIe arrondissement de Paris, la spectaculaire tentative d’enlèvement de la fille et du petit-fils du PDG de la société de cryptomonnaie Paymium, immortalisée par une vidéo devenue virale, avait également eu un fort retentissement médiatique.

VidéoLes images de l’enlèvement déjoué en plein Paris, le 13 mai

Mi-mai, après avoir reçu les principaux acteurs de la cryptomonnaie, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait annoncé « des mesures générales physiques et techniques de protection, des mesures particulières en cas de suspicion et des mesures en cas de menace avérée ou d’enlèvement ».

Quatre mesures, avec « une application immédiate », avaient été présentées, dont « un accès prioritaire au numéro d’appel d’urgence 17 », « une consultation de sûreté de leurs domiciles », et « un Briefing sécurité » assuré par le Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), le Raid, et la brigade de recherche et d’intervention de la préfecture de police de Paris « au profit des acteurs les plus concernés et leurs familles ».