« Un truc de fou »

Il a eu un premier aperçu de la puissance de cette émission regardée par 5 millions de téléspectateurs après la diffusion de son portrait fin janvier dernier. « Un truc de fou ». Sur Facebook et Instagram, il a reçu des centaines de messages. « J’ai été obligé de bloquer mes comptes ! » La production nous a d’ailleurs demandé de taire son nom de famille et sa commune de résidence : « Des fans insistants se rendent parfois sur les exploitations, ce qui est très désagréable pour les agriculteurs. »

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Julien a toutefois reçu des messages adorables. Des filles qui ne veulent pas apparaître à la télé ont tenté leur chance. Il a appris à ne pas regarder les commentaires sur les réseaux sociaux, s’est mis au drive plutôt que d’aller faire ses courses. « La plupart des gens sont bienveillants, mais d’autres sont limite agressifs. » Comme cette dame à qui il n’avait rien demandé mais qui lui a fait savoir qu’il ne trouverait personne. C’était un avant-goût et Julien s’attend à un raz-de-marée après la diffusion du premier épisode. M6 l’a prévenu. Pas de quoi doucher son enthousiasme.

Dans l’ancienne grange qu’il a retapée avec goût de ses mains avec ses proches, il revient sur les débuts de cette aventure. « C’est la chorégraphe de l’association où je fais de la comédie musicale qui m’a inscrit », rembobine-t-il. Julien, qui joue aussi au football, n’était pas au courant lorsqu’il a reçu un coup de fil de la production de M6. « J’ai cru à un canular », se marre ce producteur de fourrage aux faux airs de Thibaut Pinot, l’ancienne star du cyclisme français.

Être agriculteur et avoir une vie sociale

« Au début, j’ai dit non… Ils m’ont laissé réfléchir et je me suis dit pourquoi pas. Je voulais casser le cliché de l’agriculteur dans ses champs, un peu bouseux. Montrer qu’on peut être agriculteur, et avoir une vie sociale. » Julien va au ski l’hiver, à Argeles cet été, mais aussi en Bretagne. Il fait du sport, chante et joue de la guitare dans les restos. En plus de son boulot de chauffeur livreur et d’agriculteur. Les internautes lui ont reproché ce côté hyperactif après la diffusion de son portrait. Il l’assure, il y a de la place pour une fille dans ce quotidien bien rempli.

Je voulais casser le cliché de l’agriculteur dans ses champs, un peu bouseux.

« Ensuite, ils viennent chez toi te filmer et puis ils font leur choix. » Un aller-retour à Paris pour signer des papiers et rencontrer une psychologue. « C’est elle qui valide le dossier, si elle dit non, on ne peut pas participer. C’est rassurant. » Il peut d’ailleurs l’appeler quand il le souhaite. Parce que cette aventure, dit-il, « c’est un tourbillon d’émotions ». Comme l’ouverture des courriers. Il en a reçu des centaines, M6 en a sélectionné une vingtaine. De 8 à 18 heures, début mars dernier, il a épluché les lettres de ses prétendantes. Sans regarder les photos dans un premier temps. « C’est long et on a peur de faire le mauvais choix ! » Objectif: en garder dix en vue du speed dating sur une péniche à Paris. Viennent ensuite les speed dating. Les spectateurs découvriront ce que cela a donné dans quelques épisodes. Tout a été enregistré au printemps. A CL, on a cherché des indices, en vain. De toute façon, on ne dira rien.

Lui, retient l’expérience. « C’est très intéressant sur tous les plans, on voit l’autre côté de la télé et puis on échange avec les autres agriculteurs sur nos manières de travailler. » Souriant, simple, l’allure du bon pote, Julien reste aussi en contact avec Karine Le Marchand, la présentatrice de l’émission. « Je l’ai eue hier au téléphone, elle est géniale ! Ce n’est pas un personnage qu’elle joue. Si ça marche autant, c’est qu’il y a beaucoup d’humain, de la productrice au régisseur, tout le monde est très gentil. »

Direction le hangar où sont entreposées ses balles de foins. Sa guitare Takamine semi-acoustique sous le bras. Quelques notes de Roch Voisine : “Seul sur le sable les yeux dans l’eau… Mon rêve était trop beau.” Reste à voir si celui de Julien, trouver l’amour, s’est concrétisé.

Pas de chance pour Samuel
Il n’y aura finalement qu’un seul Charentais, cette année, dans L’Amour est dans le pré. Fin juillet, on a appris que Samuel, le viticulteur et producteur de cognac de 49 ans, ne fait plus partie de l’aventure. La production du speed dating des champs le confirme et explique pourquoi on ne le verra pas : « Samuel n’a pas reçu de courrier ». En clair, suite à la diffusion de son portrait en janvier, aucune prétendante ne s’est fait connaître. Personne n’a été sensible à son charme.
Coup dur pour le bouilleur de cru, à la tête de 55 hectares de vignes, qui disait rechercher une « compagne douce et honnête », après sept ans de célibat et confessait avoir fait chou blanc via les applis de rencontres. Ce papa d’une petite fille de sept ans expliquait avoir un peu perdu confiance en lui. Il avait pourtant tout donné dans le portrait télé présenté par M6 : il avait affiché une maison rangée au cordeau et expliqué le romantique qu’il est, capable d’attendre sa conquête sur un lit avec une feuille de vigne, l’entrée de l’appartement parsemée de pétales de rose.