Publié le
17 avr. 2025 à 6h02
Le samedi 29 mars 2025 en fin de matinée, Thomas (*), âgé de 42 ans, roule tranquillement à vélo au niveau de la place Chavanelle à Saint-Etienne, dans le sens de la circulation et en respectant le code de la route. Il est agressé verbalement et physiquement par une bande de jeunes en voiture qui tente à plusieurs reprises de le faire tomber de son cyclo en mettant des coups de portières.
Une fracture du genou il y a deux ans après avoir été fauché par une voiture
Vers le cinéma Mégarama, le cycliste chevronné est tamponné à l’arrière par la voiture et termine par terre. Résultat des courses : une roue voilée, des coupures et quelques égratignures.
Sans blessure grave (avec tout de même deux jours d’ITT) mais choqué, Thomas dénonce la violence de l’acte. « C’est la 6ᵉ agression en moins de trois ans. Il y a deux ans, je me suis fait faucher par une voiture (qui a en plus pris la fuite), me fracturant le genou. »
Le cycliste est agacé :
À chaque dépôt de plainte, l’affaire est classée sans suite (faute de moyens ou de volonté). Mon cas est loin d’être isolé. Ma femme se rend au travail à vélo et se fait traiter de pu** presque chaque jour.
Thomas
« La violence envers les cyclistes ne peut pas devenir la norme »
Ocivélo, une association d’intérêt général solidaire et citoyenne pour la promotion du vélo, dénonce la recrudescence de la violence envers les cyclistes.
La violence envers les cyclistes ne peut pas devenir la norme. Il est urgent que les autorités réagissent, que les responsables soient retrouvés, et que la sécurité de tous les usagers de la route soit assurée.
Ocivélo
Cette agression met en avant le manque d’aménagement cyclable à Saint-Etienne. Un état de fait déjà mis en avant par des utilisateurs.
« Thomas respectait le code de la route. Il y a une méconnaissance des panneaux de signalisation par les automobilistes. Nous demandons plus de protection. Ne restons pas silencieux face à cette violence. « De plus en plus de retours de gens qui se font insulter, des coups de volant pour faire peur aux cyclistes, il y a un ressenti global d’insécurité », déclare Raphaël Tixier, coprésident d’Ocivélo.
« Il y a un ressenti global d’insécurité »
L’association travaille avec la préfecture pour améliorer les choses, mais le chemin est long. Tout comme le déploiement de pistes cyclables sécurités.
Ocivélo, qui collabore avec la Métropole, a recensé via une carte sur un site Internet tous les aménagements réalisés et ceux qu’ils restent à faire dans la métropole stéphanoise. La route est encore longue : 80 km, soit près de la moitié des chantiers seront réalisés après 2026. « Il faut déjà rattraper le retard que l’on a pris sur les autres métropoles. La sécurité des cyclistes est prioritaire. Il y a un trop gros risque de conflit d’usage entre les cyclistes, voitures et piétons. »
L’association espère mettre ce débat au cœur des élections municipales de 2026. De l’avis de tous : « Saint-Etienne a 10 ans de retard au niveau du développement du vélo. » Pour la ville qui a vu la naissance de la petite reine, ça fait tache.
(*) prénom d’emprunt pour respecter son anonymat.
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