Dimanche 24 août, les réfugiés ukrainiens installés en Lorraine ont fêté le 34ᵉ anniversaire de l’indépendance de leur pays. À l’hôtel de ville de Nancy, ils se sont rassemblés pour rendre hommage à l’Ukraine.

Dans les grands salons de l’hôtel de ville de Nancy, l’hymne ukrainien résonne. Sur scène, le drapeau bleu et jaune rappelle la date symbolique. Le 24 août 1991, l’Ukraine proclamait son indépendance. Depuis février 2022, environ 1 600 Ukrainiens se sont réfugiés en Meurthe-et-Moselle. Ils sont encore 1 100 aujourd’hui, dont plus de 600 à Nancy.

Entre chants, poèmes et discours, l’instant était au plaisir d’être ensemble et de célébrer la culture ukrainienne. « Ça fait plaisir de voir les Ukrainiens qui se réunissent. C’est important d’entretenir ce lien entre nous », souligne Nataliia. Un sentiment partagé par Ivan, qui a participé à l’organisation. « Nous nous unissons pour remonter le moral de ceux qui sont restés en Ukraine. Nous nous inquiétons pour eux, pour nos soldats, pour notre pays. On veut que la guerre se termine au plus vite, que la paix revienne, et que nous puissions rentrer chez nous. »

Les gens sont perdus

Mais dans la salle, l’horizon reste sombre. Les discussions autour d’un cessez-le-feu ne suscitent aucun espoir pour Doliana, étudiante en droit. « Ça représente juste l’essai de Trump de montrer que c’est lui qui va faire aboutir la paix, alors que Poutine a son jeu en tête depuis longtemps, c’est de restaurer l’Union soviétique dans ses frontières d’avant, il ne va pas lâcher. »

La guerre qui s’enlise est un drame pour les familles de réfugiés. Roman Filinyuk, président de l’association Les Lumières de l’Ukraine les accompagne. « Les gens qui sont venus pensaient rester un an maximum, là ça fait trois ans et demi. Les gens sont perdus. De plus en plus, ils pense rester pour la scolarité et les études de leurs enfants.« 

Alors que le conflit s’éternise, Roman s’adresse aux Européens. De la fenêtre de la salle, il montre la statue de Stanislas, duc de Lorraine né à Lviv, dans l’actuelle Ukraine. « On protège les frontières mais aidez-nous parce que si on tombe, après ça va être vous. »