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Au retour des congés, le jardin a souvent souffert de la chaleur et du manque d’eau. Patrice Bajan, responsable de la pépinière des Espaces verts du Languedoc, livre ses conseils pratiques pour revitaliser pelouse, massif et potager, tout en économisant l’eau.

Pelouse jaunie, hortensias flétris, tomates éclatées… Le retour de vacances réserve parfois de mauvaises surprises, surtout après l’épisode de canicule qui s’est abattu durant 11 jours sur la France au mois d’août.

Alors une fois les valises posées, pas de temps à perdre si l’on veut retrouver un beau jardin : « Quand les plantes sont complètement déshydratées, il faut arroser directement au pied, sans attendre le soir, afin que l’eau atteigne rapidement les racines », insiste Patrice Bajan, responsable de la pépinière des Espaces verts du Languedoc à Toulouse. En revanche, il ne faut jamais arroser directement le feuillage : l’eau doit aller directement dans la terre.

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Les potagers assoiffés devront également être irrigués, mais progressivement. « Si l’on arrose trop d’un seul coup, les tomates risquent d’éclater à cause de l’excès d’eau », assure l’expert.

Quant aux plants en pleine terre, pas plus de deux ou trois arrosages copieux par semaine pour les revigorer : « Ça permet aux racines d’aller chercher l’eau en profondeur, pas seulement en surface. »

Le gazon, en revanche, peut reverdir rapidement en une dizaine de jours si « on lui amène beaucoup d’eau en peu de temps, puis on laisse reposer deux ou trois jours. » Un arrosage léger quotidien fatiguerait au contraire les racines et ralentirait la repousse.

Un mot d’ordre : l’anticipation

L’autre ennemi des vacanciers reste les mauvaises herbes. Pour éviter leur prolifération, la prévention reste la meilleure arme, explique le pépiniériste. « Le paillage empêche naturellement les graines de germer et nourrit le sol en se dégradant. » Copeaux de bois, lin ou chanvre limitent ainsi l’entretien et préservent l’humidité.

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De même, Patrice Bajan conseille de déplacer les pots en cas d’absence. « Mettez-les au soleil du matin et à l’ombre l’après-midi. Une plante flétrie repart, alors qu’une plante brûlée est perdue. »

Avant de partir, arrosez plusieurs jours de suite pour saturer la terre progressivement, plutôt qu’un seul gros arrosage. Et pour gérer l’eau sans gaspiller, pensez aux oyas, ces jarres en terre cuite microporeuses : « Elles libèrent l’eau en fonction du besoin de la plante, sans perte. Un voisin n’a plus qu’à les remplir une à deux fois par semaine. »

Enfin, inutile de se précipiter dès le retour : si certaines plantes, comme le basilic, peuvent être taillées immédiatement, la plupart retrouveront leur vigueur naturellement jusqu’à l’automne.