Après Toulouse (Top 14) et Vannes (Pro D2) qui ont rempli le stade du Roudourou à Guingamp jeudi soir (33-28 pour Vannes), une autre affiche de rugby à XV s’est déroulée dans une enceinte habituellement dédiée au football. Ce samedi 23 août, le Stade français (Paris) et le Racing 92 se sont expliqués à Châteauroux, au stade Gaston-Petit (dont le locataire privilégié est la Berrichonne), devant près de 10.000 spectateurs, pour un match de présaison. Une grande première en Berry, liée à un partenariat existant depuis quelques mois entre le club local (le Racc) et le mastodonte parisien.

Pour le Stade français, il s’agissait du premier et seul match amical avant la reprise du championnat le samedi 6 septembre face à Montauban. Un test important puisqu’il s’agissait de la première sortie après une saison 2024-2025 catastrophique, la pire de l’histoire du club, qui a vu les Parisiens frôler la relégation en Pro D2 : « On dispute une compétition très homogène, très disputée, estime Thomas Lombard, directeur général, on n’est jamais à l’abri d’avoir une saison compliquée. Ça faisait un moment que cela ne nous était pas arrivé, là on respire mieux mais ça nous a prouvé qu’on n’était sûr de rien. »

Pas de révolution chez les Parisiens

En cette intersaison, le Stade français n’a pas pour autant tout révolutionné. Entraîneur de la défense en début de la saison dernière, l’Anglais Paul Gustard a été promu entraîneur principal en février 2025 suite aux évictions de Karim Ghezzal (dès octobre), puis de Laurent Labit. Le Britannique est toujours à la tête du staff avec un groupe quasi similaire. Le club a en effet peu recruté, cinq joueurs précisément (Paiva et Kerr-Barlow à La Rochelle, Mapu à Northampton, Vili à Vannes et Néné, de retour de prêt à Dax) pour quatre départs : « On avait déjà un effectif conséquent, estime Lombard. On compte aussi sur l’orgueil de nos joueurs. Avec les mêmes ou presque, on était en demi-finales du championnat, il y a deux ans… »

Les modifications apportées depuis la reprise le 15 juillet sont moins palpables : « Si c’était facile de comprendre ce qui a manqué, on corrigerait les choses en temps réel. Il y a tout un travail de préparation autour de l’état d’esprit, de la culture de l’équipe, du respect du club et de l’engagement sur le terrain qui ont été reprécisés et améliorés. L’idée c’est d’ancrer ça profondément, et de bien démarrer. Toutes les saisons où l’on a bien réussi ces dernières années, on les avait bien débutées. La préparation est capitale, les saisons sont tellement rythmées qu’il n’y a pas de break. Si on fait mal les choses ou approximativement, on ne récupère pas le retard. » L’installation, il y a un an, du Stade français à Saint-Germain-en-Laye, au Camp des Loges, laissé vacant par le départ des footballeurs du PSG, ne fut pas sans poser quelques problèmes. Ce qui avait contrarié cette fameuse préparation.

Thomas Lombard, directeur général du Stade français, qui jouait ce samedi à Châteauroux.

Thomas Lombard, directeur général du Stade français, qui jouait ce samedi à Châteauroux.
© (Photo cor. NR, Serge Vialle)

Cette saison 2025-2026, ce n’est plus le centre d’entraînement qui pose problème, le changement concerne le stade Jean-Bouin, où le Stade accueille un nouveau colocataire, le Paris Football Club : « Cela a impliqué un changement de pelouse puisqu’on ne peut pas jouer sur synthétique en L1 ou L2, explique Thomas Lombard. On évolue désormais sur une pelouse hybride, les joueurs sont ravis. C’est bon pour l’attractivité de Jean-Bouin, puisque de quinze rendez-vous annuels avec le Top 14 on va passer à 42 avec le foot. Cela peut amener une nouvelle population dans ce stade, créer une synergie pour la billetterie, les sponsors, peut-être sur la dimension athlétique mais pas sur la pratique sportive. Peut-être sur les buteurs… »

Battu (26-33) mais en toute fin de partie, alors qu’il menait encore à deux minutes du terme, le Stade français a pu se rassurer à Châteauroux. Le Racing 92 de Patrice Collazo est parvenu à faire la différence in extremis grâce à deux de ses internationaux, Taofifenua et Bamba (1), ménagés jusque-là pour avoir repris plus tard, suite à la tournée en Nouvelle-Zélande avec les Bleus. « Ce match nous permet de dire qu’on est dans le vrai », estime Thomas Lombard qui se projette immédiatement sur le championnat. Le 6 septembre va désormais venir très vite.

(1) Gaël Fickou s’est échauffé mais n’est pas rentré.