Les autorités sanitaires américaines ont décidé de suspendre l’autorisation du vaccin anti-chikungunya développé par le laboratoire franco-autrichien Valneva. La mesure, annoncée lundi par le groupe, intervient après de nouveaux signalements d’effets secondaires graves.
« Cette suspension entre en vigueur immédiatement et implique une interruption de l’envoi et de la vente d’Ixchiq aux États-Unis », a précisé Valneva dans un communiqué.
Ixchiq, l’un des premiers vaccins mis au point contre cette maladie virale transmise par les moustiques avait déjà suscité des inquiétudes. Au printemps, lors d’une épidémie majeure à La Réunion, plusieurs effets indésirables graves avaient été rapportés, tous concernant des personnes âgées. Selon les autorités sanitaires françaises, un décès sur l’île est très probablement lié au vaccin.
Des décisions divergentes entre l’Europe et les États-Unis
En France, puis dans l’Union européenne, le vaccin avait été suspendu pour les plus de 65 ans. Mais en juillet, Bruxelles avait levé cette restriction, estimant que les bénéfices du vaccin l’emportaient toujours sur les risques pour cette population particulièrement exposée au virus.
La Food and Drug Administration (FDA), elle, a choisi une ligne plus stricte. L’agence a suspendu le vaccin pour l’ensemble de la population, invoquant de « graves inquiétudes quant à la sécurité du vaccin, qui semble provoquer des troubles semblables au chikungunya ». Selon la FDA, « les bénéfices du vaccin ne compensent pas ses risques, selon les scénarios les plus plausibles ».
Valneva dénonce une suspension « soudaine »
Le laboratoire, qui souligne que les nouveaux cas signalés concernent quatre personnes âgées de 55 à 82 ans, estime que ces effets sont « comparables » à ceux déjà connus. Valneva parle d’une suspension « soudaine » et dit analyser les conséquences financières d’un retrait définitif du produit aux États-Unis, tout en maintenant ses prévisions pour l’instant.
Cette décision intervient dans un climat tendu outre-Atlantique, où plusieurs chercheurs redoutent un tournant vaccinosceptique de la politique sanitaire, sous l’influence de Robert Kennedy Jr, nommé à la tête du ministère de la Santé par le président Donald Trump.