Les recours se multiplient. Depuis l’ouverture de la prison de Vendin-le-Vieil, les détenus sont de plus en plus nombreux à contester leur transfert dans cet établissement ultra-sécurisé du Pas-de-Calais. Entre fin juillet et début août, 88 détenus, majoritairement en détention provisoire, ont rejoint ce nouveau quartier pour narcotrafiquants, qui affiche complet. Parmi eux figure Mohamed Amra, dont l’évasion sanglante en mai 2024 dans l’Eure a coûté la vie à deux agents pénitentiaires. Une vingtaine de détenus ont déjà saisi la justice administrative pour contester leur transfert, selon l’entourage du garde des Sceaux.
Vendredi, un détenu avait décrit ses nouvelles conditions de détention à Vendin lors d’une visioconférence. « Je me retrouve d’une situation respectueuse avec l’administration pénitentiaire à l’isolement, à l’enfer. Je suis fouillé deux fois par jour, c’est extrêmement difficile. Ce régime, j’ai extrêmement de mal à le vivre ».
Ce lundi, deux détenus contesteront devant le tribunal administratif de Lille leur placement dans ce nouveau quartier de haute sécurité. Leur avocate Me Delphine Boesel estime que ses clients « n’ont pas à y être. L’un est un condamné définitif engagé dans une démarche de réinsertion, rendue impossible ou extrêmement compliquée. L’autre ne répond pas aux critères », a déclaré l’avocate.
Des procédures « en dehors de la loi »
Elle ne sera pas seule. Me Fabien Arakelian, qui défendra mardi un détenu à Lille, dénonce des procédures « en dehors de la loi ». « On a voulu faire de lui un exemple », a-t-il affirmé, fustigeant un transfert motivé par « des raisons populistes, électoralistes », relevant du « fait du prince, du garde des Sceaux ».