Depuis 2021, le nombre de cas déclarés d’hépatites aiguës A augmente progressivement selon Santé Publique France.
Quand l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes a rendu publics ses chiffres, l’inquiétude s’est installée. Entre le 1er janvier et le 31 juillet 2025, 73 cas d’hépatite A ont été recensés dans le département du Rhône, contre seulement 16 cas sur la même période en 2023 et 2024.
C’est une hausse vertigineuse de +356 %. Et plus préoccupant encore : la majorité des cas se concentre dans le 7ᵉ arrondissement de Lyon, selon BFM Lyon. La tendance s’est brutalement accélérée début juillet, avec 57 nouveaux cas en six semaines. Pour comparaison, le département en comptait parfois moins d’une dizaine par an auparavant.
Hépatite A : qui est concerné par cette flambée ?
Cette vague ne touche que des adultes, principalement âgés de moins de 65 ans. À ce jour, aucun enfant n’a été infecté.
Cette donnée est surprenante, car l’hépatite A est souvent attrapée très tôt dans la vie, dans les pays où le virus circule davantage. En France, où les conditions d’hygiène limitent largement la propagation, la maladie survient plus rarement. Lorsqu’elle frappe à l’âge adulte, les symptômes sont généralement plus marqués et la fatigue peut durer plusieurs semaines.
Hépatite A : comment reconnaître le virus ? Comment se transmet l’hépatite A ?
Le virus de l’hépatite A (VHA) est tenace et extrêmement contagieux. Sa transmission est féco-orale, c’est-à-dire qu’elle passe par l’ingestion d’aliments, d’eau ou par contact avec des mains contaminées.
- Alimentation : fruits de mer crus, coquillages mal cuits, crudités mal lavées peuvent être des vecteurs.
- Hygiène : un lavage de mains insuffisant après un passage aux toilettes favorise la contamination.
- Collectivités : dans des quartiers denses, la propagation peut s’accélérer si un premier cas n’est pas identifié rapidement.
Le virus est particulièrement résistant. Il peut survivre plusieurs semaines dans l’environnement, ce qui explique pourquoi une flambée peut vite s’étendre.
Quels sont les symptômes à surveiller ?
L’hépatite A est connue pour ses signes parfois trompeurs, ressemblant à une grippe au départ. Mais certains symptômes doivent alerter selon l’Inserm :
- fièvre, grande fatigue, perte d’appétit,
- nausées, douleurs abdominales, diarrhées,
- jaunisse (jaunissement de la peau et du blanc des yeux),
- urines foncées, selles très claires.
La maladie est le plus souvent bénigne et se guérit spontanément en quelques semaines. Les formes graves sont exceptionnelles, mais la fatigue peut être longue à disparaître.
Pourquoi le 7ᵉ arrondissement de Lyon ?
C’est l’une des grandes questions qui intriguent les épidémiologistes, pourquoi cette flambée semble concentrée dans un seul arrondissement de Lyon ? Pour le moment, aucune source précise de contamination n’a été identifiée. Les autorités écartent l’hypothèse d’un seul foyer alimentaire (comme un restaurant ou un traiteur) et explorent plusieurs pistes :
- la circulation dans des lieux collectifs,
- des habitudes alimentaires locales,
- ou encore une introduction du virus par des voyageurs.
Les enquêtes se poursuivent pour remonter la chaîne de contamination.
Quelles recommandations des autorités de santé ? 1. La vaccination
L’ARS et les médecins rappellent des mesures simples mais efficaces comme la vaccination. C’est l’arme la plus sûre contre l’hépatite A. Elle est particulièrement recommandée pour :
- les voyageurs vers des zones à risque,
- les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH),
- les personnes atteintes de maladies chroniques du foie et leur entourage.
Le schéma vaccinal se fait en deux doses espacées de 6 à 36 mois. L’immunité est ensuite durable.
2. Les gestes d’hygiène
- se laver les mains régulièrement, surtout après les toilettes et avant les repas,
- bien laver et cuire les aliments sensibles (crudités, coquillages, fruits de mer),
- éviter les eaux potentiellement souillées.
3. La vigilance médicale
L’hépatite A est une maladie à déclaration obligatoire. Toute suspicion doit être confirmée par une sérologie et signalée à l’ARS. Cela permet de suivre en temps réel l’évolution de l’épidémie.
Hépatite A : faut-il s’inquiéter ?
La flambée actuelle est spectaculaire mais reste maîtrisable.
- Les cas sont géographiquement concentrés.
- La maladie reste rarement grave en France.
- Les outils de prévention existent et sont efficaces.
La vraie crainte des autorités est que le virus continue de circuler à la rentrée, période propice aux rassemblements et à la reprise des activités collectives. C’est pourquoi elles appellent à la vigilance, sans céder à la panique.
À SAVOIR
Ce n’est pas la première fois qu’une flambée d’hépatite A surprend les autorités françaises. En 2014, dans l’Hérault, une épidémie locale avait été retracée jusqu’à une boulangerie-pâtisserie. Un employé infecté, sans le savoir, avait contaminé les produits qu’il manipulait. Résultat, 27 personnes malades, dont 17 directement liées à l’établissement.
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