« Je ne baisserai pas les bras et je ne retirerai pas ma plainte pour discrimination envers une personne en situation de handicap! » Georges, un Toulonnais déficient visuel, retraité du ministère de la Défense, ne peut faire deux pas dans la rue sans sa chienne labrador, Nouméa. « Sans elle, je suis perdu », explique-t-il. « Elle est bien plus utile que ma canne. Indispensable. »

« On ne peut pas accepter le chien! »

Généralement, les gens le comprennent et s’adaptent. Mais pas tout le temps. « Vendredi midi dernier, on voulait aller manger avec deux amis Chez le Palestinien, un restaurant de la rue Jean-Jaurès. Une serveuse nous a accueillis et s’est tournée vers son patron qui nous a immédiatement dit: On ne peut pas accepter le chien. On a donc dû quitter les lieux mais la colère ne retombe pas. C’est insupportable! J’ai donc déposé plainte au commissariat central pour discrimination en raison d’un handicap et refus d’un service dans un lieu accueillant du public. »

Que dit la loi en la matière? « Les chiens guides d’aveugle ou d’assistance sont admis dans tous les lieux ouverts au public. Ils sont admis aussi dans les transports et dans les locaux d’activité professionnelle. Interdire l’accès des lieux ouverts au public aux chiens guides d’aveugles et d’assistance est puni d’une amende pouvant aller jusqu’à 450 euros », stipule la loi du 11 février 2005 qui visait à protéger davantage les personnes handicapées dans la ville.

« Nous avons proposé la terrasse »

« Ce monsieur est arrivé avec son chien. Comme dans tous les restaurants, nous refusons les animaux de compagnie à l’intérieur pour une question d’hygiène« , répond la direction du restaurant Chez le Palestinien. « Nous lui avons donc proposé de déjeuner en terrasse, ce qu’il a fermement refusé. Et il est parti. » Ayman, l’un des gérants de l’établissement, ajoute: « Qu’on soit clair: nous n’avons rien contre les chiens! Moi-même, j’en ai mais je ne les emmène jamais au restaurant. De plus, nous n’avons pas de place dedans pour les chiens imposants. Désolé! »

Georges, lui, ne décolère toujours pas: « Ce n’est pas la première fois que cela m’arrive d’être éjecté d’un lieu comme ça. Au marché du Pont-du-Las, je n’avais pas été admis dans un commerce parce que j’avais mon chien avec moi. Dans un autre commerce de La Seyne, un vigile nous avait bloqués sans raison valable. Alors, stop! Je ne me laisse plus faire. La loi, c’est la loi et tout le monde doit l’appliquer« 

Un précédent à Hyères

La semaine dernière déjà, à Hyères, un restaurant avait refusé l’accès de l’établissement à une famille de malentendants qui était accompagnée d’un chien guide de personnes en situation de handicap.

Malgré les explications et justificatifs fournis, le restaurateur n’a pas cédé. Cette fois, la direction du restaurant toulonnais est prête à faire un pas: « Nous ne sommes pas anti-chiens ni anti-quiconque… On reste prêts à accueillir ce monsieur avec le sourire et avec son chien sur notre terrasse où il y a la place »