Les États-Unis ont déclaré ce lundi 25 août soutenir leur ambassadeur en France Charles Kushner, convoqué au ministère français des Affaires étrangères après avoir critiqué la lutte du président Emmanuel Macron contre l’antisémitisme, insuffisante selon lui.
« Nous soutenons ses propos. L’ambassadeur Kushner est le représentant du gouvernement des États-Unis en France et effectue un travail remarquable en faisant progresser nos intérêts nationaux dans ce rôle », a affirmé le porte-parole adjoint du département d’Etat américain, Tommy Pigott, dans un communiqué transmis à l’AFP.
Dans une lettre adressée au chef de l’État, Charles Kushner, père du gendre de Donald Trump, Jared Kushner, en fonction depuis quelques semaines en France, a exprimé « sa profonde inquiétude face à la flambée de l’antisémitisme en France et à l’absence d’action suffisante de (son) gouvernement pour le combattre », rejoignant les récentes critiques du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.
Des accusations « inacceptables »
Des accusations « inacceptables », selon le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, qui les « réfute fermement ». Selon la diplomatie française, ces critiques violent le droit international, « en particulier du devoir de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures des États ».
Les critiques du diplomate américain interviennent quelques jours après une violente charge de Benjamin Netanyahu contre le président français qu’il accuse « d’alimenter le feu antisémite » en appelant à la reconnaissance internationale de l’État de Palestine. Une analyse « erronée, abjecte et (qui) ne demeurera pas sans réponse », avait déjà répliqué la présidence française.
Beauvau a communiqué ce lundi les chiffres sur l’antisémitisme. Quelque 646 actes antisémites ont été enregistrés en France de janvier à juin 2025, soit 27,5% de moins que sur la même période en 2024 mais ces chiffres sont toujours nettement supérieurs à ceux enregistrés de janvier à juin 2023, soit avant le 7-Octobre, selon des données diffusés par le ministère de l’Intérieur.
La convocation au Quai d’Orsay d’un ambassadeur américain est un événement rare mais pas sans précédent. En octobre 2013, le représentant de Washington avait été convoqué après les révélations d’Edward Snowden selon lesquelles la NSA aurait intercepté massivement des communications en France. En juin 2015, sa successeure Jane Hartley avait également dû s’expliquer sur les documents de WikiLeaks attestant de l’écoute par la NSA des appels de trois présidents français (Chirac, Sarkozy, Hollande).
Article original publié sur BFMTV.com