Un conducteur de 19 ans a été condamné ce lundi à 12 mois de prison avec sursis pour blessures involontaires par le tribunal de Grenoble. Il avait blessé quatre personnes le 31 mai dernier après la victoire du PSG, suite à une sortie de route de sa voiture à hauteur du cours Jean-Jaurès.
Un « rassemblement festif qui a tourné à l’horreur pour cette famille ». « Cet accident n’aurait pas dû avoir lieu », ajoute la procureure. Un jeune de 19 ans a été condamné par le tribunal de Grenoble, ce lundi, à 12 mois de prison avec sursis pour avoir blessé quatre membres d’une même famille après la victoire du PSG en Ligue des champions, le 31 mai dernier. Il a perdu le contrôle de sa voiture, une BMW, alors qu’il roulait sur les voies de trams à hauteur du cours Jean-Jaurès.
Résultat : quatre personnes blessées, dont deux jumeaux âgés de 17 ans. Leur maman, présente au moment des faits, ne s’est pas exprimée lors de l’audience, elle est encore choquée, près de trois mois après. Leur nièce a également été touchée. Le jeune conducteur qui venait d’acquérir le véhicule deux semaines avant les faits, a tenu à s’excuser auprès de la famille, assise à quelques mètres de lui.
Rapport d’expertise
Au départ, le jeune de 19 ans raconte qu’il a visionné le match avec des membres de sa famille avant de rejoindre des amis dans le centre de Grenoble pour continuer la fête. Lorsqu’il arrive à hauteur du cours Jean-Jaurès, il évoque des tirs de mortiers à hauteur du carrefour et cherche à partir. « Je n’avais pas envie qu’on détruise mon véhicule », s’est-il expliqué à la barre. Il explique ensuite qu’il quitte la route et se met à rouler sur l’herbe humide des voies de tram, pendant 150 mètres précise le rapport d’expertise, avant de perdre le contrôle de la voiture.
« Pris par la panique, j’ai fait l’erreur de passer par la voie de tram », avant que l’arrière du véhicule n’aille vers « la droite », puis sur « la gauche » et la perte totale de contrôle. À ce moment, une famille traverse le passage piéton au croisement du cours Jean-Jaurès et de l’avenue Alsace-Lorraine. Le père de famille est dans sa boutique à quelques mètres des lieux. « Les gens m’ont dit que quelqu’un était mort », a-t-il raconté durant l’audience. Son fils vient d’être gravement blessé, avec « deux mois d’ITT », précise la présidente du tribunal. Il devait passer son bac de français le lendemain de l’accident. Il porte encore un collier autour des cervicales aujourd’hui.
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La question au cœur des débats : est-ce que le conducteur a tenté de faire du drift sur les voies de tram. Au début de l’audience, la présidente du tribunal évoque un rapport d’expertise qui donne plusieurs précisions. Lorsque la famille a été percutée, la vitesse du véhicule a été mesurée entre 34 et 41 km/h. Ensuite, la dernière manœuvre de freinage du chauffard est « assimilable à une tentative de dérapage », en l’occurrence du drift. Une technique de dérapage où l’on utilise le frein à main et la puissance de la voiture pour faire pivoter le véhicule. L’expert met en avant l’état d’usure des pneus, en « surchauffe superficielle ». En face, le jeune de 19 ans explique qu’il vient d’acheter cette voiture, deux semaines avant les faits. Ajoute qu’il ne se sert de son véhicule pour que pour aller à son travail, il vient de décrocher un CDI, et pour rentrer chez lui. « Non, je n’avais aucune intention de faire du drift », répète le conducteur.
Une « erreur de jeunesse »
« On peut concevoir une erreur de jeunesse », estime l’avocat des parties civiles, Arnaud Levy-Soussan. Le père de famille a utilisé les mêmes mots : « erreur de jeunesse ». La procureure évoque elle une « conduite pas adaptée aux circonstances (…) une faute de conduite très grave ». À quelques mètres du ministère public, le père et la mère des enfants blessés ce soir-là ont le regard triste, les yeux vers le bas. Dans le public, le père du prévenu a passé une grande partie de l’audience la tête dans ses mains, jointes. Après 2h30 de débats, le jeune de 19 ans est finalement condamné à 12 mois de prison avec sursis, moins que les réquisitions de la procureure qui demandait 12 mois d’emprisonnement dont 4 mois ferme.
Tous, avocats de la partie civile comme ceux de la défense s’accordent sur un point : « Que cette affaire puisse servir à quelque chose. »
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