Alors que la rentrée politique du gouvernement s’annonce explosive, un mouvement citoyen, nommé « Bloquons tout ! » a émergé sur internet et appelle à un blocage total du pays le 10 septembre. Mais à quoi faut-il réellement s’attendre en région toulousaine ? Réponse.
La rentrée politique du gouvernement s’annonce explosive avec le vote du budget 2026 d’ici la fin de l’année. Le Premier ministre est d’ores et déjà menacé de censure sur ce projet à 44 milliards d’euros d’économies. Dans ce contexte, François Bayrou a tenu, ce lundi 25 août, une conférence de presse pour expliquer ce projet. Une prise de parole surtout pour ménager les sensibilités de chacun, alors qu’un appel au blocage total du pays le 10 septembre prochain plane sur cette rentrée. Mais qu’en sera-t-il vraiment ? Cet appel à la grève sera-t-il suivi chez nous ? Rien n’est moins sûr, les questionnements restent complets pour la plupart des syndicats et mouvements.
L’interrogation des syndicats
A commencer par les principales antennes des syndicats, tous attendent en fait la réunion de l’intersyndicale du lundi 1er septembre, comme l’explique Lionel Pastre, le secrétaire régional de la CGT Occitanie. « Il va y avoir quelque chose c’est certain. Après reste à savoir si ça sera le 10 septembre ou pas », détaille-t-il. La CGT se réunit pour en discuter ce mardi 26 et mercredi 27 août. L’intersyndicale se réunira ensuite en début de semaine prochaine pour se mettre d’accord.
Chez les professeurs, les interrogations sont à peu près les mêmes. « Pour le moment on ne sait pas ce que nous allons faire. On y verra plus clair une fois que la rentrée aura eu lieu et que les professeurs auront pu en discuter entre eux. L’état d’esprit on l’aura vendredi, lors de la pré-rentrée », explique Pierre Priouret, le secrétaire général du SNES-FSU 31. Mais une chose est sûre : « les contentieux sont lourds et nombreux », selon le syndicaliste et d’ajouter : « Il y a de vrais enjeux pour l’éducation en cette rentrée. On avait notre propre calendrier de mobilisations, cet appel à la grève du 10 septembre, vient le chambouler mais on va réfléchir. »
Le monde agricole frileux…
Du côté des agriculteurs, les positionnements quant à l’appel du 10 septembre sont plus timides. Parmi les FDSEA locales aucune d’entre elle n’a appelé à suivre le mouvement pour le moment. Pour le secrétaire général de l’antenne haut-garonnaise « cette mobilisation est trop protéiforme. Ce type de mobilisation sera inutile pour la cause agricole. » Des réunions de discussions sont tout de même prévues encore courant septembre.
La Coordination rurale n’a toujours pas appelé à la grève non plus mais les antennes locales ne semblent pas contre l’idée. « On va se mobiliser », confie le représentant haut-garonnais et d’ajouter « mais on ne sait juste pas quand on pourra le faire ». L’appel à la grève tombe pendant les récoltes et moissons, rappellent les syndicats. « Il y aura sans doute une mobilisation agricole indépendante un peu plus tard à l’automne », tranche enfin le numéro 1 de la branche tarnaise.
…Tout comme les Gilets jaunes
Et puis, ce qui refroidit aussi plusieurs syndicats agricoles contactés, c’est le ralliement de La France Insoumise le week-end dernier à l’appel à la grève. « Cette récupération politique de ce mouvement citoyen, c’est sa mort », estime Eloi Nespoulous, le président régional de la CR.
C’est d’ailleurs ce qui dérange aussi la plupart des gilets jaunes contactés par ICI Occitanie. Parmi les figures du mouvement citoyen de 2018, beaucoup regrettent la présence de partis politiques et notamment celui de LFI. Une chose est sûre il n’y a pas position claire et unie sur le sujet parmi les gilets jaunes. Et c’est peut-être là l’un des enjeux de cette mobilisation du 10 septembre : rassembler au-delà des préoccupations de chacun.
À lire aussi