Le jeune homme de 19 ans qui a fauché quatre membres d’une même famille alors qu’il roulait sur une voie de tram à Grenoble, en marge de la victoire du PSG en Ligue des champions en mai dernier, a été condamné ce lundi 25 août. Il écope de 12 mois de prison avec sursis.
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Ce lundi 25 août, un jeune homme de 19 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Grenoble. Le conducteur mis en cause était jugé pour de nombreux chefs d’accusation : « blessures involontaires », « violation manifestement délibérée d’une obligation de sécurité ou de prudence », « destruction du bien d’un chargé de mission de service public », « dégradation ou détérioration d’un bien appartenant à autrui », et « circulation d’un véhicule non autorisé sur une voie réservée aux véhicules de transport en commun ». Il a été condamné à 12 mois de prison avec sursis.
Un procès faisant suite à un accident survenu dans le centre-ville de Grenoble, le samedi 31 mai, soir de la victoire du PSG en Ligue des champions. Alors que de nombreux supporters célèbrent la victoire du club parisien, une voiture fauche quatre membres d’une même famille à l’angle du cours Jean Jaurès et de l’avenue Alsace-Lorraine : une femme de 46 ans, ses deux fils jumeaux de 17 ans ainsi que sa nièce de 18 ans. Deux d’entre eux sont grièvement blessés puis rapidement pris en charge par les secours.
Au volant du véhicule – une BMW série 1 qui roulait sur une voie de tram – un jeune homme de 19 ans qui a d’abord pris la fuite avant de se rendre aux forces de l’ordre. Il était inconnu de la justice jusqu’alors et avait été testé « négatif » au dépistage d’alcoolémie et de stupéfiants.
Durant ce procès, le prévenu s’est d’abord excusé et a dit « assumer les faits ». Il affirme avoir été pris de panique alors que des jeunes lançaient des tirs de mortiers et montaient dans les voitures.
Selon le rapport d’accidentologie détaillé en audience, le véhicule roulait sur une voie de tram. La voiture, une BMW série 1, roulait entre 34 et 42km/h au moment du premier impact contre un panneau de signalisation. « La dernière manœuvre n’est pas uniquement dictée par la volonté de faire demi-tour, mais il y avait une potentielle volonté de faire un dérapage », indique l’expert qui évoque notamment l’usure des pneus, prouvant une sollicitation antérieure « de type drift ».
Ce que le prévenu a nié : « J’ai été pris de panique, je voulais faire demi-tour, je suis passé sur la voie de tram. Le véhicule partait à droite, à gauche. La voiture ne revenait plus à sa place, les roues ne m’écoutaient plus. J’appuie sur le frein mais la voiture est partie en tête à queue ».
L’avocat et la famille dénoncent eux le comportement du conducteur impliqué qui, selon eux, voulait « se donner des sensations en exécutant un dérapage […] sur une partie herbeuse, à un endroit où il n’est pas censé se trouver », affirme Me Arnaud Levy-Soussan, avocat des parties civiles. »Il y a au départ de la sidération. On ne conçoit pas qu’en rentrant chez soi, même un soir de liesses, on puisse être percuté de la sorte ».
Les parties civiles contestent les explications données par le prévenu rappelant ainsi « qu’aucune trace ne démontre que le véhicule a été pris à partie » : « Ce n’est pas un jeune homme qui panique mais qui prend la décision d’un dérapage ». Le père des jumeaux renversés a quant à lui demandé « justice » même s’il s’agit selon lui « d’une erreur de jeunesse ».
J’avais envie de croire à la thèse de la panique mais il y a une accumulation de preuves.
« Les vidéos et caméras ne corroborent pas la thèse du conducteur », a affirmé le procureur lors de sa réquisition, indiquant que le trafic reprenait cour Jean Jaurès au moment de l’accident. « J’avais envie de croire à la thèse de la panique mais il y a une accumulation de preuves », a poursuivi le procureur, indiquant que lors du premier appel au 17, un témoin indique immédiatement qu’une personne a fait un drift sur une voie de tram. Le ministère public avait requis 12 mois de prison dont 8 avec sursis.