Les cours du pétrole ont gagné du terrain lundi alors que les efforts diplomatiques pour régler le conflit entre Moscou et Kiev semblent s’enliser, sur fond d’incertitudes concernant de possibles sanctions américaines sur le pétrole russe. Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en octobre, a gagné 1,58% à 68,80 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, a avancé de 1,79% à 64,80 dollars. «Les inquiétudes géopolitiques sont de retour de plein fouet», résume auprès de l’AFP John Kilduff, d’Again Capital.

Les négociations de paix entre Kiev et Moscou n’avancent pas et la perspective d’une rencontre entre Vladimir Poutine et Volodymyr Zelensky semble s’éloigner. M. Zelensky a affirmé dimanche, le jour de la fête de l’indépendance de l’Ukraine, qu’une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine constituait le moyen «le plus efficace pour avancer». Mais Moscou reproche au président ukrainien son insistance à réclamer cette rencontre «coûte que coûte».


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Par ailleurs, «les prix du pétrole brut ont augmenté après que l’Ukraine a attaqué des installations pétrolières russes ces derniers jours», précise dans une note Henning Gloystein, d’Eurasia Group. Kiev a lancé une série d’attaques aux drones sur le territoire russe dimanche provoquant des incendies dans une centrale nucléaire et un terminal pétrolier.

Faute d’accord de paix, le président américain a menacé d’appliquer des droits de douane secondaires sur les pays importateurs de pétrole russe, ciblant en particulier l’Inde, deuxième consommateur de brut russe. Dans un tel scénario, le cours du baril pourrait d’autant plus remonter. «Mais un jour, ces sanctions sont en discussion, un autre jour, elles ne le sont plus. Un jour, la Russie est un bon partenaire, un autre jour, elle ne l’est plus…», commente M. Kilduff. «C’est la raison pour laquelle ce marché continue à osciller comme il le fait», ajoute l’analyste.

La perspective d’une offre trop abondante par rapport à la demande continue toutefois de peser sur le marché, avance M. Gloystein. Dans un rapport publié mi-août, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a revu à la hausse la croissance mondiale de l’offre de pétrole, citant l’augmentation des quotas de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) comme principal facteur de cette révision.