Emmanuel Macron recevra jeudi 28 août à dîner Friedrich Merz au fort de Brégançon, sa résidence d’été, à la veille d’un conseil des ministres franco-allemand au cours duquel les deux pays semblent devoir temporiser sur un projet d’avion européen du futur au cœur de divergences persistantes.
L’invitation du chancelier allemand par le président français dans cette résidence officielle sur la Méditerranée, qui sera l’occasion d’une « discussion en tête-à-tête », est une « marque d’attention particulière » et même un « honneur », a dit lundi l’Élysée à des journalistes. C’est la troisième fois seulement qu’un chef du gouvernement allemand s’y rend, après Helmut Kohl invité par François Mitterrand et Angela Merkel par Emmanuel Macron.
Ils évoqueront les grands sujets diplomatiques du moment, qu’il s’agisse des garanties de sécurité à fournir à l’Ukraine dans le cadre d’un éventuel accord de paix avec la Russie, du nucléaire iranien ou de Gaza. La présidence française a salué lundi sur ces dossiers « la clarté et le courage des positions prises par le chancelier » allemand, et « la parfaite coïncidence de nos ambitions et de nos vues ». Et ce en dépit d’interrogations sur le niveau de participation de l’Allemagne à ces garanties à fournir à Kiev, et d’une ligne divergente quant à un État de Palestine, que Paris s’apprête à reconnaître mais pas Berlin.
Trois sessions de discussion à Toulon
Vendredi, les deux dirigeants se retrouveront avec plusieurs membres de leurs gouvernements à Toulon, ville portuaire voisine, pour le premier conseil des ministres franco-allemand depuis l’arrivée au pouvoir début mai du conservateur Friedrich Merz à Berlin, à la tête d’une coalition avec les sociaux-démocrates. Cette réunion se décomposera toute la journée en trois sessions, sur la compétitivité européenne d’abord, puis à l’heure du déjeuner sur la volonté de « faire converger » les réformes économiques et sociales des deux pays, et enfin en format plus restreint sur les sujets de sécurité et de défense.
Fin juillet, Emmanuel Macron et Friedrich Merz avaient chargé leurs ministres de la Défense d’évaluer avant fin août les blocages autour de l’avion de combat du futur (Scaf), un projet phare pour la défense européenne, dont le développement patine notamment au niveau industriel. Ce sujet sera évoqué vendredi mais « tout ne sera pas traité en détail au niveau des leaders », a temporisé l’Élysée. « Les difficultés passagères doivent être traitées » car « il n’y a pas de plan B », s’est borné à dire la présidence française.