Cette fois, c’est le cafetier, David Simonneau, qui a saisi la juridiction poitevine pour demander la suspension de la décision du maire, prise le 18 juillet, portant sur la fermeture administrative de l’établissement. Une décision qui faisait suite directe de l’audience, toujours devant ce même tribunal administratif, du 24 juin. Ce dernier avait donné les coudées franches à la mairie pour franchir un cap et fermer le bar.

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« Si le tribunal nous donne tort, on s’écrasera pour tout reprendre à zéro et pouvoir rouvrir l’année prochaine dans les règles. »

Sauf que depuis le 18 juillet, le Quai 30 est resté ouvert, au grand dam du maire, Philippe Gesse. « L’astreinte de 70€ par jour qui s’applique ne sert à rien, il s’en moque, il préfère garder sa terrasse ouverte », regrette le maire, qui aurait aimé voir les gendarmes faire fermer le bar.

« Une question de justice »

Dans le collimateur du maire, la fameuse terrasse flottante, aménagée sur un bras de la Charente sans aucune autorisation du Département, gestionnaire du fleuve. Malgré un procès-verbal dressé en janvier 2024, David Simonneau a conservé sa terrasse, ouverte uniquement en saison mais qui attire une clientèle nombreuse, se réfugiant derrière un rapport de l’Apave venue évaluer les risques. « Il n’y a aucun souci de flottabilité », justifiait-il en juin dernier.

Ce lundi, les avocats des deux parties ont plaidé leurs causes respectives. Reste à savoir ce que le tribunal décidera, lui qui a mis sa décision en délibéré à ce mardi. « Ce sera très rapide mais on ne peut qu’attendre », pose Philippe Gesse, qui ne peut pas imaginer que la justice fasse machine arrière et retoque son arrêté. « C’est une question de justice. Je ne vois pas pourquoi les règles qu’on impose à tous ne s’appliqueraient pas à eux. Mais on a le droit pour nous. Sans compter que depuis, le Département a confirmé qu’il ne donnerait pas son autorisation. » Pour la sous-préfète de Cognac, Nathalie Clarenc, qui soutient le maire dans sa démarche, c’était aussi une question de sécurité.

Du côté du Quai 30, on joue la montre, comme on le fait depuis deux ans maintenant. « Mais on est dans un esprit d’apaisement, clame Brice Simonneau, le fils du gérant qui travaille avec lui. Si le tribunal nous donne tort, on s’écrasera pour tout reprendre à zéro et pouvoir rouvrir l’année prochaine dans les règles. » Une position facilitée par le fait que la saison se termine.