Les prix pratiqués dans les magasins britanniques ont connu ce mois-ci leur plus forte augmentation depuis mars de l’année dernière, une tendance susceptible d’accentuer les inquiétudes de la Banque d’Angleterre quant à la pérennité du problème d’inflation élevée au Royaume-Uni.
Selon le British Retail Consortium (BRC), les prix en magasin ont progressé de 0,9 % par rapport à août 2024, portés par une flambée de 4,2 % des prix alimentaires, soit la plus forte hausse depuis février de l’année précédente.
La Banque d’Angleterre avait indiqué plus tôt ce mois-ci que l’augmentation de l’inflation alimentaire alimentait les anticipations d’inflation, ce qui pourrait entraîner des revendications salariales plus fortes et nourrir une inflation future.
Le taux d’inflation globale des prix à la consommation au Royaume-Uni – qui couvre un éventail plus large de biens et services que l’indicateur du BRC – a atteint un sommet de 18 mois à 3,8 % en juillet. La Banque d’Angleterre prévoit qu’il atteindra 4 % en septembre avant de commencer à refluer.
Helen Dickinson, directrice générale du BRC, a expliqué que des produits de base comme le beurre et les œufs avaient connu des hausses de prix significatives, en raison d’une forte demande, d’une offre restreinte et de la hausse des coûts de main-d’œuvre. Par ailleurs, de mauvaises récoltes de cacao ont fait grimper le prix du chocolat.
La semaine dernière, les dirigeants des principales enseignes de distribution ont adressé une lettre à la ministre des Finances Rachel Reeves, avertissant que de nouvelles augmentations fiscales – après la hausse des cotisations sociales patronales en avril – pourraient compromettre la promesse du gouvernement d’améliorer le niveau de vie.
Les données du BRC reposent sur des prix relevés entre le 1er et le 7 août.
Outre le taux d’inflation le plus élevé parmi les grandes économies du G7, la Banque d’Angleterre s’inquiète également de signes de ralentissement sur le marché du travail britannique.
D’autres données publiées mardi par le site d’emploi Adzuna indiquent que la demande de personnel a diminué en juillet : les offres d’emploi ont reculé de 1,2 % sur un mois et les salaires annoncés ont baissé de 0,3 %, inversant ainsi la reprise observée en juin.
Andrew Hunter, cofondateur d’Adzuna, a noté une nouvelle baisse des postes dans le secteur de la santé, à l’opposé d’une demande toujours soutenue dans des secteurs comme la construction.
Comparé à juillet de l’année dernière, le nombre d’offres d’emploi a légèrement progressé de 0,3 % tandis que les salaires proposés étaient en hausse de près de 9 %, selon les données d’Adzuna.