Les fabricants d’armes allemands sont exposés à des risques croissants d’attaques contre leurs biens en raison de la multiplication des protestations, ont averti les enquêteurs fédéraux dans un document consulté par Reuters lundi, à la veille d’une action ciblant Rheinmetall cette semaine.

Dans une note émanant de l’Office fédéral de la police criminelle (BKA), l’agence souligne que la manifestation « Rheinmetall entwaffnen » (« Désarmer Rheinmetall ») pourrait entraîner des infractions contre la propriété, comme cela a été observé lors d’événements similaires les années précédentes.

Les organisateurs prévoient de manifester sur le site de Rheinmetall à Cologne du mardi au dimanche, appelant à rejeter le « régime de guerre ».

Dans une déclaration transmise par courriel à Reuters, un porte-parole de Rheinmetall a indiqué que l’entreprise était en contact avec les autorités de sécurité et avait pris les précautions appropriées, sans toutefois donner plus de détails.

Les organisateurs de la protestation ont précisé que les détails des actions prévues étaient disponibles en ligne. « Nous saluons évidemment aussi des formes créatives et diverses de protestation antimilitariste », a affirmé à Reuters un porte-parole du collectif.

Bien qu’aucune preuve concrète d’activités criminelles planifiées n’ait été relevée, la police criminelle allemande estime que les entreprises de défense, ainsi que leurs fournisseurs et partenaires, « deviennent de plus en plus la cible de délits à motivation politique », en particulier issus de la gauche.

La note précise que les guerres en Ukraine et à Gaza attisent l’hostilité envers le secteur militaire, tandis que la hausse des investissements allemands dans les forces armées alimente la contestation contre l’industrie de la défense.

Outre Rheinmetall, fournisseur clé d’armes à l’Ukraine et à ses alliés européens, la note cite également l’entreprise israélienne Elbit Systems, qui dispose d’un site à Ulm, dans le sud-ouest de l’Allemagne, en tant que cible potentielle.

Le document mentionne également le collectif Palestine Action, interdit au Royaume-Uni en vertu de la législation antiterroriste, parmi les groupes organisant régulièrement des manifestations en Allemagne, sans fournir davantage de détails.