Comme l’explique Anne-Laure Bernaert, présidente de Femmes Chefs d’Entreprises des Yvelines (FCE 78) et dirigeante de CapSud Performance, un cabinet de conseil en pilotage des performances opérationnelles financières et sociétales, les FCE ont pour mission de promouvoir l’entrepreneuriat féminin et de renforcer la prise de responsabilité des femmes dans l’économie. Autour de valeurs fortes comme la solidarité, le partage d’expérience et le soutien mutuel, ces dirigeantes organisent des conférences, des visites d’entreprises et des échanges.
Pour Anne-Laure Bernaert, accueillir de nouvelles recrues permettra aux FCE 78 de soutenir davantage de projets entrepreneuriaux féminins, d’attirer plus de conférenciers inspirants et d’organiser des événements plus nombreux pour porter les valeurs de l’association vers de nouveaux horizons. “Nous accueillons des femmes actionnaires de TPE / PME locales, des professions libérales et même des cadres dirigeantes de grosses entreprises”, souligne-t-elle.
Pourriez-vous rappeler le contexte du réseau et de la création des FCE 78 ?
Anne-Laure Bernaert : L’association des Femmes chefs d’entreprises (FCE) a été fondée en 1945 par Yvonne Edmond Foinant pour créer une synergie d’entraide des dirigeantes, avec comme devise : “Seules nous sommes invisibles, Ensemble nous sommes invincibles”.
Anne-Laure Bernaert, présidente des FCE 78 – © Sophie Alibert, Identités visuelles & création de contenus
Concernant la délégation des Yvelines, il y en avait déjà eu une il y a quelques décennies, mais elle avait disparu. Nous l’avons relancée fin 2019, avec Véronique Plessier-Chauveau d’Euléos, Anne-Christine Ayed d’AOC Innovation, et moi-même. Cela s’est joué juste avant la crise du Covid, une période difficile pour toutes, mais nous nous sommes adaptées et avons tenu le cap ! Nous le voyons à chaque événement, notre réseau se développe justement grâce aux contacts qu’il apporte, aux sujets d’intérêt que nous abordons et par l’esprit ouvert et convivial.
Quelle est la raison d’être du réseau ?
Notre objectif est de soutenir le développement des dirigeantes sur le plan professionnel mais aussi personnel, tout en rompant l’isolement souvent ressenti par les femmes chefs d’entreprise. Nous souhaitons aussi faire progresser la place des femmes dans les instances de décision, notamment via la prise de mandats. C’est un point que nous allons développer encore davantage cette année. Nous ne sommes pas une association féministe, mais nous défendons les femmes chefs d’entreprises, parce que la société française est encore quelque peu ancrée dans le patriarcat. Les femmes savent très bien gérer et défendre leurs entreprises, mais elles subissent encore trop souvent des freins pour obtenir des financements ou une visibilité de leurs projets. Et parfois elles n’osent pas se mettre en avant et s’auto-limitent. Ensemble nous sommes plus fortes, nous échangeons des informations utiles, des solutions, nous nous motivons et cette énergie communicative fait du bien à toutes !
Notre réseau tient aussi grâce à un bureau efficace qui se démène pour proposer les sujets attrayants et utiles pour améliorer nos business et mieux anticiper. Je remercie donc ici particulièrement Beate Boodoo de CG Circle, Alix de Villiers de Accompagnement Créatif, Christine Vasse de la Savonnerie Royale, Barbara Poncin, agent Axa prévoyance et patrimoine, et Annie Boost de Aloé Conseil, avec lesquelles nous faisons un travail remarquable.
Quels types d’activités proposez-vous à vos membres ?
Nous organisons des ateliers mensuels en fin de journée sur des sujets spécifiques : conférences-débats, présentations sectorielles, sessions de formation, ou animations de développement personnel. Les ateliers de codéveloppement animés par des coachs certifiés, prennent aussi une place importante. En petits groupes, une participante partage une problématique concrète, et les autres l’aident à explorer des solutions à mettre en œuvre.
Nous proposons également des visites d’entreprise, comme en février dernier celle de l’Académie Scientifique de Beauté à Sartrouville, l’un des fleurons de l’industrie cosmétique dans les Yvelines, avec une intégration verticale depuis la R&D jusqu’à la commercialisation, en passant par la production et la distribution. Nous avions pour guide Jennifer Weinfeld, l’une de nos membres qui est directrice commerciale et marketing de cette société familiale. Cette visite a remporté un franc succès.
Les événements alternent entre temps d’apprentissage, redécouverte ou encore réflexion. Il y a ensuite un moment de réseautage convivial autour d’un dîner ou d’un cocktail. Cela favorise les échanges directs et les mises en relation. Nous utilisons aussi des groupes WhatsApp pour partager des informations, des contacts utiles et des recommandations.
Les dernières semaines ont été marquées par une célébration au niveau local ?
Nous avons fêté les cinq ans de notre délégation lors d’une grande soirée au Golf de l’Île Fleurie sur l’Île des Impressionnistes à Chatou/Carrières-sur-Seine, qui a réuni une cinquantaine de personnes, dont Carole Gratzmuller, présidente FCE France, des présidentes et membres d’autres délégations d’Île-de-France, ainsi que plusieurs personnalités locales, dont Marie Lebec, députée de la circonscription, Guillaume Cairou, président de la CCI Versailles-Yvelines, et Thierry Trévalinet, président du MEDEF 78.
A cette occasion, nous avions organisé un ‘photolab’ avec Sophie Alibert qui fait de la création de contenus et travaille l’identité visuelle. Elle aime aussi capter la personnalité par la photo et chaque participante a reçu son portrait en cadeau !
© DR – Marie Lebec, députée des Yvelines, et Guillaume Cairou, président de la CCI Versailles-Yvelines (au centre), étaient notamment présents lors de la célébration des cinq ans.
Cet événement était important pour rappeler qui nous sommes et ce pour quoi nous agissons. Surtout dans la période actuelle, qui est perturbée tant du point de vue national qu’international.
Nous traversons actuellement une période de ralentissement de l’activité, marquée par l’attentisme face à l’incertitude économique. Dans ces moments, le réseau est encore plus indispensable et devient un vrai soutien. Il permet de s’entraider, de s’encourager à continuer d’entreprendre, d’oser malgré les doutes, et de partager des pistes et contacts utiles. Savoir que l’on n’est pas seul et pouvoir compter sur la solidarité du groupe, c’est essentiel.
C’est pour cela que notre association a activement soutenu la délégation FCE de Nouvelle-Calédonie l’an passé et encore aujourd’hui. Des FCE ont vu leurs locaux saccagés, leurs stocks pillés et leurs personnels violentés. Une cellule psychologique a été mise en place ainsi qu’un soutien financier. Mais la reconstruction va être longue.
Quelles sont vos relations avec les autres réseaux et partenaires ?
Notre délégation fait partie de FCE France, ce qui nous relie à un vaste réseau national et international avec FCE Monde. Nous avons des partenariats avec la Fondation MMA, Infogreffe, la Banque de France, BNP Paribas ou encore l’association 100 000 Entrepreneurs qui témoigne auprès des jeunes et les encourage à entreprendre.
Nous participons à des événements nationaux et à des rencontres internationales (Maroc l’an passé, Grèce en novembre prochain).
Dans les Yvelines, nous coopérons depuis plusieurs années avec d’autres réseaux féminins avec lesquels nous organisons de temps à autre des actions communes. D’ailleurs Guillaume Cairou est conscient de cette complémentarité : il a nommé notre ancienne présidente Véronique Plessier-Chauveau, élue de la CCI Yvelines, pour coordonner les réseaux dédiés à l’entrepreneuriat au féminin. Ensemble, nous avons organisé un programme sur plusieurs mois pour accompagner les dirigeantes dans la prise en main de l’intelligence artificielle.
Comment voyez-vous l’avenir du réseau ?
Je crois que les réseaux se développeront toujours parce que l’humain est au cœur de nos entreprises. La communication, le soutien, l’inspiration sont absolument nécessaires pour les diriger du mieux possible. Notre réseau a l’avantage d’être local, national et international et c’est ce qui fait sa force.
© DR – Les FCE 78 appellent de nouvelles dirigeantes à les rejoindre pour faire grandir le réseau.
Nous accueillons des profils variés, parce que c’est aussi cette diversité qui fait aussi notre richesse. Nous souhaitons nous développer en intégrant plus de PME et ETI, des cadres de grands groupes et plus de professions libérales qui travaillent au quotidien avec les entreprises. Nous privilégions des nouveaux secteurs d’activités et surtout des profils motivés, positifs, qui souhaitent participer activement. Nous invitons nos membres à participer aux actions organisées par FCE France et FCE Monde.
Au niveau national, justement, un événement est prévu ?
Plusieurs même. Nous participons à la REF : Rencontre des Entrepreneurs de France (REF) les 27 et 28 aout prochain à Rolland Garros. Venez nous rencontrer sur le stand 81.
Puis nous célébrons nos 80 ans lors d’un colloque qui s’annonce exceptionnel le 9 octobre prochain sur le thème “de pionnières à visionnaires”. Il y aura notamment des tables rondes sur l’entreprise du futur avec des intervenants très inspirants.
Participer à de tels événements est une vraie bouffée de force et d’énergie. On en ressort reboostées et cela rejaillit sur nos entreprises, nos réseaux et nos actions.
Au niveau local, nous donnons rendez-vous à toutes celles qui souhaitent découvrir notre réseau lors de notre soirée Portes Ouvertes, organisée le 9 septembre soir. RV sur notre page LinkedIn FCE Yvelines pour plus de détails.