Au collège Jacques Ellul, un parent d’élève s’est proposé pour enseigner les mathématiques à deux classes de 3e, au début du mois d’avril. La professeur titulaire n’avait pas été remplacée après 10 semaines d’arrêt maladie.

C’est une situation inédite et pour le moins originale qui s’est présentée au collège Jacques Ellul, à Bordeaux, au début du mois d’avril. Une professeur de maths de l’établissement était en arrêt maladie depuis le mois de février, cumulant presque 10 semaines d’absences pour ses deux classes de 6e et ses deux classes de 3e. Durant cette période, elle n’a jamais été remplacée. Les élèves de 6e ont été replacés dans d’autres classes, mais les élèves de 3e, eux, n’ont pas pu recevoir d’enseignement en mathématiques.

Pendant plusieurs semaines, les parents d’élèves ont dénoncé la situation et avaient même alerté à maintes reprises le rectorat pour trouver une solution. Finalement, c’est un parent d’élève, ingénieur, qui a proposé ses services au directeur du collège et qui s’est transformé en professeur, d’après une information du journal Sud-Ouest confirmée au Figaro. Il s’est arrangé avec son employeur pour assurer deux heures de cours, à deux reprises, avec ces élèves. Dans le quotidien régional, il dit avoir observé «un retard inquiétant sur le programme pour le brevet» et explique que «même les bons élèves ne sont pas armés pour la seconde».

Une intervention ponctuelle

Contactée par Le Figaro, l’académie de Bordeaux se défend et mentionne un cas de «système D» très particulier, qui n’est pas voué à se généraliser. «L’absence de la professeur de mathématiques s’est caractérisée par une succession d’arrêts de travail courts ne permettant pas d’adapter le remplacement, en rendant difficile l’emploi d’un professeur contractuel. Le chef d’établissement et les enseignants de mathématiques se sont toutefois mobilisés pour que des cours puissent être remplacés. L’intervention d’un père de famille évoqué par les parents d’élève n’a été que très ponctuelle : il n’a été effectif que deux fois deux heures.» Le rectorat assure par ailleurs que des heures supplémentaires ont été mises en place pour que les élèves de 3e rattrapent leur retard.

«Le remplacement est une priorité de l’académie. Toutes les absences d’enseignants font l’objet d’un suivi afin de mettre en place une suppléance, incluant la recherche rapide d’un professeur contractuel si le vivier de titulaires ne permet pas de répondre immédiatement à la demande, ce qui est le cas notamment en mathématiques. Le taux d’efficacité du remplacement après 15 jours d’absence est d’ailleurs actuellement de 96% dans l’académie», ajoute l’académie de Bordeaux.

Depuis, la professeur a repris du service, à mi-temps, et est remplacée par un contractuel, sur le reste du temps.