[Rentrée littéraire 2025] La comédienne française signe son premier roman aux éditions Grasset. Intitulé Avale, le livre explore le motif de la dévoration. Avaler ou être avalé ? Telle est la question.
Elle a fait vibrer la Comédie-Française, notamment dans une Médée habitée de fureur et de fragilité. Séphora Pondi passe cette rentrée des planches à la plume avec la publication de son premier roman, Avale, aux éditions Grasset, le 27 août en librairie. L’actrice solaire et intense dévoile une face plus sombre, travaillée par les obsessions du corps et du désir.
Deux destins qui se frôlent
Le récit s’ancre dans un moment d’euphorie nationale : la finale de la Coupe du monde 2018. Mais le stade et ses cris ne sont qu’un décor, avalé par deux voix intérieures. Celle de Tom, étudiant en pharmacie, marqué par une enfance de brimades et rongé par une fascination pour la dévoration.
Et celle de Lame, actrice en pleine ascension, que l’eczéma défigure et que l’hypnose renvoie aux souvenirs de banlieue, à l’amitié et à la peur sourde d’un corps surexposé. Leurs trajectoires, parallèles, finissent par s’entrechoquer.
Le motif de la dévoration
Le livre est né d’un projet théâtral. « Au départ, ce devait être un monologue de théâtre. Celui d’une jeune femme qui parvient à devenir une célébrité et finit par être engloutie par une foule. L’idée de la dévoration sous-tendait le texte », explique Séphora Pondi à Télérama.
Transformé en roman, le projet conserve ce cœur battant : l’obsession d’être avalé, happé par le regard des autres, consumé par ses propres désirs. « J’ai cherché le moyen de prendre de la hauteur, de ne pas être collée au sujet. J’avais envie que ça flirte avec une forme d’énormité, qu’il y ait du mystère, du trouble […]. »
Avaler ou être avalé : la formule traverse les pages et traduit une dualité intime. Le roman emprunte autant au réalisme contemporain qu’à l’imaginaire du cinéma de David Cronenberg. Le M Magazine note qu’il « doit autant au réalisateur […] qu’à l’écrivain Édouard Louis ». Une littérature traversée d’images organiques, de pulsions, mais aussi d’une quête de transcendance.
Une artiste aux multiples visages
Née en 1992 à Gennevilliers, issue d’une famille d’enseignants, Séphora Pondi s’est formée au théâtre avant de devenir pensionnaire de la Comédie-Française en 2021. On l’y a vue dans Molière, Shakespeare, Euripide, mais aussi dans des créations contemporaines.
Au cinéma, elle a joué dans La dégustation et Avant l’effondrement. Avec Avale, elle ouvre une nouvelle page, tout en poursuivant ses autres projets : un long-métrage en préparation et une mise en scène de Bestioles de Lachlan Philpott, attendue en 2026.