Bruno Retailleau ici en novembre 2024.

VALENTINE CHAPUIS / AFP

Bruno Retailleau ici en novembre 2024.

POLITIQUE – Courant juillet, Bruno Retailleau estimait que le macronisme « alimente l’impuissance ». Mais ce mardi 26 août, le parti qu’il préside, Les Républicains, annonce qu’il votera la confiance que sollicitera François Bayrou sur le Budget. Ce qui, selon toute vraisemblance n’empêchera pas la chute du gouvernement, dont LR est partie prenante.

Dans un communiqué titré « la droite ne s’associera pas aux démagogues », celui qui occupe le poste de ministre de l’Intérieur estime que le vote que sollicitera le chef du gouvernement portera sur le partage (ou non) du constat suivant : « la France est-elle bord du gouffre financier ? ». Ce faisant, Bruno Retailleau juge que son parti, membre du socle commun, ne peut pas se dérober.

« Nous ne pouvons plus continuer à nous voiler la face. Les Républicains ont toujours alerté sur le risque existentiel que fait peser la dérive de nos comptes publics sur la souveraineté et l’indépendance de notre pays », note le Vendéen, rappelant la formule utilisée en 2007 par François Fillon, alors Premier ministre de Nicolas Sarkozy, sur « un État en faillite ». Dénonçant le « cartel du déni » composé de « démagogues qui refusent de voir la réalité en face », le patron de la droite s’inquiète des conséquences financières et sociales que pourrait provoquer une nouvelle instabilité ministérielle.

« Allégeance au bloc central »

« Voter pour la chute du Gouvernement, ce serait voter contre les intérêts de la France », juge Bruno Retailleau, qui maintient ses propositions budgétaires, que ce soit sur l’AME ou la réduction des dépenses publiques.

Sitôt connue, la position du parti de droite a provoqué l’ire du Rassemblement national, qui dépeint désormais le ministre de l’Intérieur comme un « membre de la macronie ». Député lepéniste de la 3e circonscription de la Somme, Matthias Renault estime que le président des Républicains « fait acte d’allégeance au bloc central, au lieu de prendre ses distances ».

Son collègue des Bouches-du-Rhône, Franck Allisio, est tout aussi offensif. « Les LR sont des traites, la preuve encore aujourd’hui ! Jamais nous n’aurons vu une aussi belle béquille », a-t-il cinglé sur son compte X, quand le député RN du Nord, Alexandre Dufosset, partage une illustration faite par intelligence artificielle et montrant François Bayrou s’appuyer sur une béquille estampillée LR. La bataille des récits ne fait que commencer entre la droite et l’extrême droite.