Fort de son expérience à la direction de grandes institutions après avoir été délégué aux arts plastiques, Martin Bethenod a remis le 25 juillet un rapport à la ministre de la Culture sur le renforcement de la scène artistique française.
On se souvient de l’émoi qu’avait causé il y a déjà un quart de siècle (2001) le rapport d’Alain Quemin sur le pouvoir prescripteur de la scène artistique française. Un pays qui avait lancé l’impressionnisme, le surréalisme, l’Art déco et les Nouveaux Réalistes, qui accueillait jusqu’au début des années 1950 la fine fleur des artistes mondiaux et les plus grosses maisons de ventes, avait désormais une présence internationale quasi nulle. Pas un seul artiste français dans le Top 20 mondial, bien peu dans le Top 100 ! Depuis, la situation s’est clairement améliorée, en raison de mesures structurelles (comme la création de l’ADIAF et du prix Marcel Duchamp en 2000), les mesures en faveur du mécénat (loi Aillagon de 2003) et l’implication des grands collectionneurs (ouverture de la Fondation Louis Vuitton et de la Collection Pinault, montée en puissance de la Fondation Cartier, naissance de Lafayette Anticipations et de Reiffers Art Initiatives, création de la bourse Emerige) et géopolitiques (le Brexit a rendu Paris très attirant pour les grosses galeries internationales).
90 spécialistes auditionnés
Pourtant, certains signes indiquent que cet état de grâce – si c’en est un – reste très fragile : les artistes français ne représentent que 1 % du contingent d’Art Basel Miami Beach, leur situation économique reste précaire (comme l’avait souligné le rapport Racine de 2020) et la récente vague de fermeture de galeries en France est un symptôme inquiétant. D’où la demande en mars dernier par la ministre de la Culture, Rachida Dati, d’un rapport sur les mesures pour renforcer cette scène, confié à Martin Bethenod. Né en 1966, celui-ci a mené une carrière entre public et privé, entre…