L’Allemagne et le Canada ont conclu mardi un accord pour coopérer plus étroitement dans l’approvisionnement en matières premières critiques, notamment en terres rares, alors que Berlin veut réduire sa dépendance aux importations chinoises.
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À Berlin, la ministre allemande de l’Économie et de l’Énergie Katherina Reiche a signé une déclaration d’intention avec son homologue canadien Tim Hodgson pour établir « un partenariat étroit sur les matières premières critiques ».
Celles-ci sont « d’une importance vitale » pour l’Allemagne « à cause des développements géopolitiques, en particulier pour les terres rares », a déclaré Mme Reiche.
Une capture d’écran tirée d’images de l’AFP montre le ministre canadien de l’Énergie et des Ressources naturelles, Timothy Hodgson (à gauche), et la ministre allemande de l’Économie et de l’Énergie, Katherina Reiche, alors qu’ils signent une déclaration d’intention commune (JDoI) sur les minéraux critiques, le 26 août 2025 à l’ambassade du Canada à Berlin.
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Ces métaux sont utilisés dans de larges pans de l’industrie allemande, des batteries électriques aux éoliennes en passant par les dispositifs médicaux.
Dans ce domaine, la première économie européenne cherche activement des alternatives à la Chine, qui a représenté près de la moitié des importations européennes de terres rares en 2024 selon l’institut de statistiques Eurostat.
Le Canada développe leur exploitation et extrait également du lithium, du graphite, du cobalt ou encore du nickel.
Mardi, trois entreprises allemandes du secteur, dont le producteur de cuivre Aurubis, ont signé des protocoles d’accord avec des firmes canadiennes dans le domaine de l’extraction et du traitement des matières premières.
L’idée est que les fabricants allemands « puissent compter sur les fournisseurs canadiens » et que les producteurs canadiens « puissent accéder aux marchés mondiaux », a indiqué M. Hodgson.
Ces minéraux « produits de manière responsable serviront de base fiable pour les industries de pointe allemandes », a-t-il ajouté.
Le partenariat est « une bonne mesure pour renforcer nos économies et les sécuriser », avait déclaré plus tôt le chancelier allemand Friedrich Merz, lors d’une rencontre avec le premier ministre canadien Mark Carney.
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Cette année, l’industrie allemande a particulièrement tremblé devant les restrictions à l’export de terres rares chinoises, décidées en avril par la Chine en représailles aux barrières commerciales américaines.
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Fin juillet, la Commission européenne a toutefois annoncé avoir négocié un mécanisme « amélioré » avec Pékin pour assouplir ces exportations.
L’Allemagne est aussi dépendante du lithium chinois, décisif pour le virage vers l’électrique de son secteur automobile en crise, et mise sur des projets d’extraction sur son propre sol et en Serbie.