Certains l’érigent comme alliée minceur, citant des travaux scientifiques à l’appui. Mais quand on regarde de près ces recherches, les conclusions sont bien moins convaincantes.
Elle trône sur les tables des restaurants, accompagne nos déjeuners et s’invite volontiers en terrasse dès que le soleil pointe son nez. Depuis quelques années, une réputation flatteuse la précède : on lui attribue des vertus minceur. Elle permettrait de se sentir rassasié plus vite, de calmer les fringales et même de donner un petit coup de pouce à notre métabolisme. Un trio de promesses idéal pour quiconque surveille sa silhouette. Pourtant, la réalité est bien moins pétillante : cette boisson n’aurait aucun effet significatif sur la perte de poids.
Le mythe s’est largement répandu à partir d’une hypothèse scientifique : ce breuvage aiderait les globules rouges à absorber davantage de sucre, forçant ainsi le corps à brûler quelques calories supplémentaires. Le problème ? Cette théorie ne provient pas d’une étude menée sur des personnes buvant ladite boisson, mais d’observations réalisées au début des années 2000 sur des patients sous hémodialyse. Dans ce cadre médical très spécifique, l’effet était déjà minime, équivalant à environ 36 calories brûlées pour quatre heures de dialyse, soit moins qu’une demi-tranche de pain de mie. Le raccourci était tentant, mais il a surtout renforcé une idée fausse en laissant croire que la consommation quotidienne d’eau pétillante pouvait avoir un impact réel.
Le docteur Akira Takahashi, médecin et chef de service à l’hôpital neurochirurgical Tesseikai, qui a récemment étudié cette hypothèse, reconnaît lui-même la fragilité du parallèle. « Il est important de noter que cette boisson seule est peu susceptible de contribuer significativement à la perte de poids », tempère-t-il, rappelant qu' »une alimentation équilibrée et une activité physique régulière restent essentielles ». D’ailleurs, la science est loin d’être unanime. Si certaines études évoquent une sensation de satiété légèrement accrue après en avoir bu, d’autres sont bien plus troublantes. Elles observent au contraire une augmentation de la ghréline, « l’hormone de la faim », qui pousserait donc à manger davantage. Des essais menés sur des rats et sur un petit groupe d’hommes suggèrent même une prise de poids à terme. De quoi refroidir les espoirs de ceux qui voyaient dans l’eau gazeuse un coupe-faim naturel.
En conclusion, malgré sa popularité croissante et l’espoir qu’elle suscite, la bouteille à bulles ne tient pas ses promesses minceur. Les données sont claires : ni coupe-faim miracle, ni brûleur de calories efficace, ni véritable booster de métabolisme, l’eau pétillante n’a aucun effet démontré sur la balance.