Montpellier a commémoré ce mardi 26 août le 81e anniversaire de sa libération, survenue en août 1944. Trois cérémonies se sont succédé en mémoire des résistants, des victimes de la Gestapo et des crimes de la Milice. Le maire Michaël Delafosse a annoncé plusieurs hommages durables, dont une stèle dédiée aux déportés juifs et 130 pavés en l’honneur des résistants montpelliérains.
La ville de Montpellier a commémoré sa libération, il y a 81 ans, en août 1944. En ce mardi 26 août, il était question d’héritage et de mémoire avec une cérémonie en trois temps. Au croisement de l’avenue de Lodève et du boulevard Benjamin Milhaud, les combattants de la Résistance étaient mis en avant. Ce monument rend hommage aux premiers membres des FFI (Forces françaises de l’intérieur) et FTP (Francs-tireurs et partisans) de la région, arrivés par cette route.
La cérémonie a débuté avenue de Lodève.
Midi Libre – TOM SERRANO
C’était ensuite au tour de l’hommage aux victimes de la Gestapo devant la Villa des Rosiers aux Beaux-Arts. À quelques pas de la villa, la procession se terminait dans la cité scolaire Françoise-Combes, lieu de l’ancienne caserne Lauwe. C’est ici que s’installa la Milice, l’organisation politique et paramilitaire du régime de Vichy, de juin à août 1944. Dans ces murs furent emprisonnés et torturés des résistants.
La Villa des Rosiers, ancien repère de la Gestapo.
Midi Libre – TOM SERRANO
« Combien sont morts sous la torture ici ? Nul ne le sait. Selon les sources, on évalue le nombre de personnes entre 94 et 253. L’éventail est très large », détaillait William Garrivier, le président départemental de l’Union nationale des associations de déportés, internés et familles de disparus (UNADIF). Il explique que la Milice avait pris le temps de brûler les documents avant de partir. Reste une plaque avec cinq noms : Enrique Pinol, Elise Pinol, Germaine Bousquet, Jean Guizonnier et Raoul Batany. Tous assassinés par la Milice en 1944.
« Des repères pas pesants mais éclairants »
À l’occasion de cette commémoration, le maire Michaël Delafosse en a profité pour la plantation d’un arbre dans le parc d’Arménie en hommage à Ilan Halimi, première victime de l’antisémitisme au XXIe siècle. Une stèle sera également érigée sur l’esplanade Charles-de-Gaulle. Sur celle-ci figureront les noms des Montpelliérains de confession juive victimes de la déportation. Autre honneur, 130 pavés seront installés avec les noms des résistants montpelliérains sur la nouvelle version de la place des Martyrs-de-la-Résistance.
Pour l’édile, la mémoire doit rester omniprésente. « Un nom de rue, un lieu à visiter, une bibliothèque, un centre de documentation font en sorte que nos sociétés continuent à se développer et à progresser en ayant des repères qui ne sont pas pesants mais éclairants. En mémoire de ceux qui périrent sous le supplice de l’infamie de la Milice. »
Le maire a terminé en saluant chaleureusement la présence de la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens Combattants, Patricia Mirallès, et son « lien charnel avec la ville. » La ministre a rappelé les horreurs du lieu : « Avant les cloches et les chants, avant l’ivresse de la foule place de la Comédie, il y eut la souffrance, la peur, l’humiliation. Ces murs que nous voyons aujourd’hui sont ceux de la Milice et de la Gestapo. Ces murs ont retenu des cris que le temps n’a pas effacés. »