Oscar Piastri ou Lando Norris ? À l’heure de la reprise sur le circuit de Zandvoort, aux Pays-Bas, les pronostics s’affinent autour de l’identité du futur champion du monde de Formule 1. De fait, alors qu’il reste encore dix Grands Prix à disputer, il n’y a pas grand monde pour douter que le titre puisse échapper à l’un des deux pilotes McLaren tellement l’écurie tango domine cette saison de la tête et des épaules avec sa MCL39, bijou de développement et d’optimisation motorisé par Mercedes. Reste à savoir lequel coiffera sa première couronne mondiale… À la sortie de l’été, l’Australien Piastri (six victoires) mène la danse. Mais l’écart est mince, seulement neuf points d’avance sur son coéquipier britannique (cinq victoires).
Zak Brown, la tête pensante de McLaren, a lui décidé de ne pas choisir, confessant d’entrée que ses deux poulains étaient libres de s’attaquer, à condition de rester dans les clous de la bienséance sportive, de ne pas obérer la réussite collective et d’éviter la casse. Pour l’heure, à l’exception d’un accrochage au Canada, la stratégie fonctionne. Mais qu’en sera-t-il le jour où McLaren aura assuré son titre constructeur ? Un sacre précoce de l’écurie britannique sera forcément de nature à inciter les deux favoris à faire fi de toute prudence et à pousser le curseur de la prise de risque à son maximum…
Le titre semble promis à l’un des deux pilotes McLaren.
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La déception Hamilton
Derrière McLaren, la concurrence en est donc réduite à ramasser les miettes. Avec 97 points de retard sur Piastri, Max Verstappen, troisième, a quasiment fait une croix sur ses ambitions de quintuplé. En signant deux victoires à Suzuka et Imola, « Super Max » a tout juste limité la casse avec la grinta qu’on lui connaît, au volant d’une monoplace récalcitrante, alors qu’en coulisses, la puissante écurie Red Bull n’a jamais paru aussi instable. En quelques mois, elle a essuyé le départ de son ingénieur vedette Adrian Newey chez Aston Martin, la rétrogradation express du rookie Liam Lawson dans l’écurie sœur Racing Bulls, son remplacement par Yuki Tsunoda (qui n’a pas fait beaucoup mieux) et, surtout, le limogeage de son « team principal » historique Christian Horner, évincé au profit du Français Laurent Mekies…
Chez Ferrari, ce n’est pas vraiment mieux. La lune de miel annoncée après le mariage entre la Scuderia et Lewis Hamilton, avec la bénédiction du boss de la maison rouge Frédéric Vasseur, a tourné court : une petite victoire lors de la course sprint en Chine et puis c’est à peu près tout. À la sortie d’une séance de qualifications complètement ratée en Hongrie (douzième alors que son coéquipier Charles Leclerc arrachait la pole), le septuple champion du monde n’a même pas caché sa grosse déprime du moment, jetant un doute sur la poursuite de son aventure avec Ferrari… Finalement, il n’y a guère que Mercedes pour tirer (un peu) son épingle du jeu. Et elle le doit essentiellement à George Russell, victorieux à Montréal et monté à six reprises sur le podium, tandis que Kimi Antonelli, 19 ans tout juste, parfait son apprentissage.
Alpine au fond du seau
Pour le reste, cette première grosse moitié de saison a été marquée par l’arrivée plutôt réussie d’Esteban Ocon chez Haas, les belles performances du rookie français de Racing Bulls Isack Hadjar et de l’écurie Kick Sauber (avec le premier podium réjouissant du vétéran Nico Hülkenberg pour sa 239e course, à Silverstone) pourtant habituée à fermer la marche. Mais cette année, la lanterne rouge est scotchée sur la porte du garage Alpine. Sixième l’an passé grâce à un double podium inespéré au Brésil, l’écurie française végète au fond du seau. Pierre Gasly, vingt unités au compteur, fait ce qu’il peut, Franco Colapinto n’est toujours pas rentré dans les points. Et il n’y a aucune raison pour que cela change d’ici la fin de la saison, le 7 décembre à Abu Dhabi.
Ce jour-là, à l’aube d’un bouleversement réglementaire majeur pour la F1 (monoplaces moins larges et moins lourdes, motorisation toujours plus hybride, disparition du DRS au profit d’un nouveau système de réglages aérodynamiques actifs), le moteur Renault, poussé vers la retraite par le revenant Flavio Briatore, fera ses adieux à la Formule 1. En 2026, Alpine sera équipée d’un moteur Mercedes, mettant fin à près d’un demi-siècle d’histoire pour Renault dans la plus prestigieuse des compétitions automobiles. Une histoire riche de douze titres constructeurs, durant laquelle Nigel Mansell, Alain Prost, Michael Schumacher, Damon Hill, Jacques Villeneuve, Fernando Alonso et Sebastian Vettel auront roulé, avec la marque au losange, sur le toit du monde. Une autre époque…
Grand Prix des Pays-Bas
Vendredi 29 août : essais libres 1 à 12 h 30, essais libres 2 à 16 heures. Samedi 30 août : essais libres 3 à 11 h 30, qualifications à 15 heures. Dimanche 31 août : Grand Prix à 15 heures.