Accusé par d’anciennes compagnes de violences conjugales qu’il conteste, Jean Imbert, révélé par l’émission « Top Chef » sur M6 et aujourd’hui associé à plusieurs marques et établissements gastronomiques, parmi lesquels le Plaza Athénée à Paris, est désormais l’objet d’une enquête pour violences sur Lila Salet. Des accusations qui pourraient faire vaciller les affaires du chef cuisinier de 44 ans.

Un coup à la tête et une fracture du nez

Après la plainte déposée samedi par Lila Salet, Jean Imbert a répondu, lundi, aux accusations portées par cette dernière, par le biais de ses avocates. « La chronologie, comme le contenu des propres écrits de Lila Salet pendant ce week-end, contredisent objectivement le récit proposé douze ans et demi plus tard par la plaignante », ont indiqué maîtres Jacquelines Laffont-Haïk et Julie Benedetti.

La défense du chef cuisinier est également revenue sur les accusations émises par Alexandra Rosenfeld. Le 19 août, l’ex-Miss France, qui avait partagé la vie de Jean Imbert entre février 2013 et mai 2014, avait rapporté, dans une enquête du magazine Elle d’avril dernier, un épisode violent, où le chef révélé dans « Top Chef » en 2012 lui aurait fracturé le nez en lui adressant un coup de tête.

« Jean Imbert a assumé sa part de responsabilité »

Par voie de communiqué, Me Jacquelines Laffont-Haïk et Me Julie Benedetti assurent que « Jean Imbert a assumé sa part de responsabilité et exprimé de profonds regrets au regard de cette relation ». Les deux avocates ont précisé que des « témoignages et de nombreux messages d’Alexandra Rosenfeld adressés à Jean Imbert font état des violences physiques et verbales qu’elle-même exerçait à son encontre ». Avant de conclure : « La défense de Jean Imbert se réserve le droit d’engager toute procédure utile à la défense de ses droits. »

De son côté, Jean Imbert avait nié dans Elle avoir exercé la moindre violence physique ou psychologique envers d’ex-compagnes. En attendant les suites qui seront données à la plainte de Lila Salet, l’affaire peut-elle d’ores et déjà remettre en cause le business de Jean Imbert ?

« Une possibilité de rompre les contrats »

« Jean Imbert a quasiment toujours tout misé sur son image, davantage que sur ses qualités culinaires, dépeint le journaliste spécialisé en gastronomie Franck Pinay Rabaroust, qui suit l’« affaire Imbert » depuis de longs mois. Son image est mal en point, écornée. » Sur les conséquences, « il y a la dimension marques avec lesquelles il signe de son nom et la dimension humaine, là où il officie, comme au Plaza Athénée. »

Outre le palace parisien, Jean Imbert dirige plusieurs restaurants à travers le monde, de l’hôtel Martinez à Cannes à l’hôtel de Marlon Brando en Polynésie en passant par le Cheval Blanc à Saint-Barthélemy, sans oublier La Forêt Secrète, à Disneyland Paris ouvert en mars. En tout, près de 1.000 personnes travaillent à ses côtés à travers ses différents établissements. Il entretient également des liens et des partenariats des marques comme Nespresso ou Veuve Clicquot. Des enseignes prêtes à rompre avec Jean Imbert ?

« Il pourrait y avoir une disparition de Jean Imbert dans les mois ou les années à venir, car tout repose sur son image. »

« Deux avocats m’avaient indiqué [avant la plainte de Lila Salet] que s’il y avait des conséquences fortes et chiffrables pour les marques, il y avait juridiquement une possibilité de rompre les contrats, précise Franck Pinay Rabaroust. On n’en est pas là et, publiquement, aucune marque n’a rompu avec Jean Imbert. » Il poursuit : « Les restaurants qui travaillent avec lui n’ont pas connu de perte de fréquentation dans les semaines qui ont suivi [la sortie de l’enquête d’Elle]. Ils ont intérêt à faire le dos rond, à ne pas communiquer, car il n’y a pas de perte de chiffre d’affaires. »

Vers « un jeu de domino » ?

« Les restaurants font tous profils bas, ils n’ont pas réagi depuis l’enquête du magazine Elle, abonde le fondateur du site d’actualité gastronomique Bouillantes.com. Il y a un juge de paix dans cette histoire, c’est le Plaza Athénée. C’est l’établissement qui a fait roi Jean Imbert dans le monde de la gastronomie. » Avec le prestigieux restaurant parisien – qui n’a pas répondu à nos sollicitations mardi –, le natif de L’Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne) a décroché une étoile au Guide Michelin, en 2022.

« François Delahaye [directeur général du Plaza Athénée] et Jean Imbert sont amis depuis très longtemps, poursuit Franck Pinay Rabaroust. Il m’a dit qu’il ne réagirait pas publiquement car, pour lui, l’affaire appartient à la sphère privée. Aussi, pour François Delahaye, la justice n’est pas passée. »

Au-delà d’un lien d’amitié, il y a l’aspect contractuel. « Avec le Plaza Athénée, le contrat actuel de Jean Imbert se termine en juillet 2026, note Franck Pinay Rabaroust. D’où la question du renouvellement ou pas. Selon moi, ils ne rompront pas le contrat, sauf si le parquet ouvre une enquête et que la séquestration est reconnue. » Pour rappel, dans sa plainte contre Jean Imbert, Lila Salet raconte avoir été « séquestrée pendant plusieurs heures » dans un hôtel à Florence, en Italie.

« Dans ce cas-là, il s’agirait d’un crime, ce qui irait très loin, précise Franck Pinay Rabaroust. Il y aurait des ruptures de contrats en chaîne. A mon avis, le Plaza Athénée va attendre la fin du contrat. Ce qui pourrait entraîner un jeu de domino. Il pourrait y avoir une disparition de Jean Imbert dans les mois ou les années à venir, car tout repose sur son image. »