Grenoble a été le théâtre d’une vive polémique ce mardi, lors de la cérémonie commémorative de la rafle des familles juives du 26 août 1942. Le Crif Grenoble-Dauphiné a exprimé son « indignation » après le discours de Claus Habfast, représentant la mairie, accusé d’avoir politisé l’événement.

Selon le communiqué signé par Éric Hattab, président du Crif local, la cérémonie devait être un moment solennel de recueillement en hommage aux familles arrêtées par le régime de Vichy, livrées aux nazis et exterminées « pour la seule raison qu’elles étaient juives ». Or, au lieu de s’en tenir à cette mémoire, le représentant de la mairie a évoqué le conflit israélo-palestinien, les victimes civiles de Gaza et dénoncé « le gouvernement d’extrême-droite israélien ».

Le Crif dénonce une « confusion inacceptable entre Shoah et tragédie actuelle au Proche-Orient », ainsi qu’une « partialité » marquée par le silence sur les massacres du Hamas du 7 octobre 2023 et sur les otages israéliens encore détenus. Face à ce discours jugé offensant, plusieurs personnalités, dont la sénatrice Frédérique Puissat, la députée Camille Galliard-Minier et la conseillère départementale Joëlle Hours, ont quitté la cérémonie aux côtés d’Éric Hattab. 

Celui-ci souligne que la conséquence a été grave : la prière en hommage aux victimes n’a pas été récitée et la gerbe du Crif n’a pas été déposée.

Le Crif exige désormais du maire de Grenoble que de tels « dérapages » ne se reproduisent plus et que Claus Habfast soit écarté de toute prise de parole lors des commémorations liées à la mémoire de la Shoah.