Lundi, François Bayrou a mis en jeu la survie de son gouvernement : le 8 septembre prochain, les députés devront se prononcer lors d’un vote de confiance ou de défiance. Les opinions sont variées du côté des élus maralpins.
Il a pris tout le monde de court ce 25 août lors de sa conférence de presse de rentrée. En début de semaine, François Bayrou a annoncé la convocation extraordinaire de l’Assemblée nationale pour un vote de confiance programmé le 8 septembre, soit dans moins de deux semaines.
Le Premier ministre a obtenu d’Emmanuel Macron qu’il convoque une session anticipée, le Parlement étant encore en vacances… Un recours à l’article 49.1 de la Constitution engage sa responsabilité et celle des ministres, au risque, évidemment, d’une chute. Avant une dissolution ? L’hypothèse, probable, est confortée par l’Elysée.
Le Premier ministre joue son va-tout
Une bombe dans un contexte de forte impopularité. François Bayrou souhaite ainsi jouer son va-tout, alors que la gronde s’organise. On pense notamment à la large mobilisation venue d’Internet et attendue un peu partout dans le pays le 10 septembre. Une manifestation générale contre les (éventuelles) mesures budgétaires.
Autre date torpillée avec cette annonce, celle de la motion de censure de La France insoumise. Le parti attendait la fin septembre, lors de la rentrée parlementaire, pour la déposer. Tout va désormais s’enchaîner.
Car de nombreuses familles politiques ont affirmé qu’elles voteraient la défiance lors de ce scrutin. C’est le cas de LFI donc, mais aussi du Rassemblement national, des Ecologistes, de l’UDR ciottiste, des communistes ou encore du Parti socialiste. De l’autre côté, les Républicains ont confirmé leur soutien à François Bayrou (reste à voir si tous les députés LR suivront bel et bien cette discipline, ce qui n’est absolument pas certain), qui devrait aussi compter sur les membres des groupes Horizons, MoDem et Ensemble.
UDR et RN baissent le pouce
Dans les Alpes-Maritimes, les intentions sont assez claires chez les députés. Pour Éric Ciotti, président de l’UDR (allié du RN) par exemple, il est « naturellement inenvisageable d’accorder la confiance à un gouvernement et une majorité macroniste qui ont conduit depuis tant d’années la France sur le chemin de la faillite. »
Parmi ses soutiens, Bernard Chaix et Christelle D’Intorni. La représentante de la 5e circonscription maralpine voit en ce 8 septembre une « oraison funèbre de la Macronie », un « aveu d’impuissance face au désastre économico-social et institutionnel d’Emmanuel Macron et de ses alliés ». Ce scrutin sera selon elle l’occasion de « renverser la table et d’avoir le courage de redonner une destinée, une crédibilité à la France. »
Au RN, Lionel Tivoli, Alexandra Masson et Bryan Masson iront dans le sens voulu par Jordan Bardella et Marine Le Pen, contre l’exécutif.
Les Républicains devraient soutenir le gouvernement
En revanche, chez les LR maralpins, Éric Pauget, Alexandra Martin et Michèle Tabarot, la communication est moins explicite. Idem d’ailleurs pour les cinq sénateurs du 06, tous appartenant à LR. Le parti dit ne pas vouloir « s’associer avec les démagogues ».
Il donnera donc son feu vert à François Bayrou et à ses ministres, bien que « toutes les mesures budgétaires proposées » ne lui conviennent pas. Bruno Retailleau estime dans ce même communiqué que « voter pour la chute du gouvernement, ce serait voter contre les intérêts de la France. »
Je suis comme les Français et les Niçois : je ne suis pas d’accord avec toutes les mesures du gouvernement, surtout quand elles imposent des coupes qui privent nos concitoyens de projets essentiels.
Mais face à l’avenir de mon pays et de ma ville, je choisis toujours l’intérêt… pic.twitter.com/VnVEMAz8Bq— Christian Estrosi (@cestrosi) August 26, 2025
Vice-président d’Horizons, le maire de Nice Christian Estrosi (qui n’est plus parlementaire depuis quelques années) se prononce en faveur de l’actuel Premier ministre. Il défend sa position en invoquant « l’intérêt général ». Tout en nuançant, confiant, lui aussi, qu’il « n’était pas toujours d’accord avec toutes » ses propositions.