Ce mardi 26 août, la justice allemande a déclaré Konstantin Charles Knodel coupable du meurtre d’Elena Chaplin, son ancienne psychologue. L’homme de 43 ans l’avait poignardée à mort devant son cabinet le 11 février 2025. Il est condamné à la prison à perpétuité.

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Il encourrait la prison à perpétuité avec circonstances aggravantes, la peine maximale en droit allemand. C’est ce à quoi il a été condamné par la justice, ce mardi 26 août. Après six audiences, qui se sont tenues à partir du 8 juillet, Konstantin Charles Knodel a été reconnu coupable du meurtre de son ancienne psychothérapeute par le tribunal de grande instance d’Offenbourg.

La cour a notamment retenu des faits de préméditation et la complète responsabilité de ses actes au moment du crime. Le mis en cause est resté silencieux et impassible, tout au long du procès. Il avait également interdit à son avocat de le défendre.

Les faits se sont déroulés le mardi 11 février 2025, à Offenbourg, devant le cabinet d’Elena Chaplin, strasbourgeoise de 37 ans. Konstantin Charles Knodel sait que ce jour-là, Elena Chaplin travaille tard. Il l’attend sur le parking où elle a l’habitude de garer sa voiture et quand elle quitte le travail, il la poignarde à 38 reprises. La psychothérapeute meurt sur place. Circonstance aggravante non-retenue par la justice, il ignorait qu’elle était enceinte de quatre mois.

Konstantin Charles Knodel est arrêté le lendemain, le 12 février à son domicile.

L’homme de 43 ans, de nationalités française et allemande, est né à Neuilly-sur-Seine (Hauts de Seine), où il a été condamné en 2004 à 15 ans de prison pour le meurtre de son voisin. C’est à la suite de sa libération anticipée en 2015 qu’il déménage en Allemagne. Il avait été le patient d’Elena Chaplin dans un institut pour personnes atteintes de maladie mentale en 2021.

À l’occasion d’une conférence de presse donnée à l’issue du verdict, la famille d’Elena Chaplin a remercié chaleureusement la justice. Mais elle a aussi tenu à rappeler les manquements survenus dans l’affaire. « Des alertes ont été ignorées, des signaux de détresse n’ont pas été pris au sérieux et des mesures qui auraient pu prévenir ce drame n’ont jamais été mises en place », a déclaré Pierrick Chaplin, le père d’Elena Chaplin.

En décembre 2023, la psychothérapeute avait reçu des menaces de mort de la part de Konstantin Charles Knodel, Elle avait précédemment mis fin à son suivi car elle le trouvait « dangereux et manipulateur », selon son mari. Une enquête de la police allemande avait conclu que le mis en cause n’était « pas dangereux ». Une commande de couteaux, une ceinture pour porter des armes et une veste de protection avaient pourtant été retrouvées chez lui.

Au procès, 43 personnes qui connaissaient le meurtrier ont témoigné (policiers, travailleurs sociaux, psychologues, médecins…). L’avocat de la famille déplore le manque d’initiatives pour signaler sa dangerosité. « Ce qui me rend fou, c’est qu’aucune de ces 43 personnes n’a regardé la famille lors du procès. Aucun d’eux n’a cherché le contact visuel avec les proches. Personne n’a dit « peut-être que je me suis trompé dans mon avis sur lui ». Non, ils sont restés droits dans leurs bottes, ils ont fait leur devoir, personne n’a fait d’erreur. »

« La mort d’Elena doit servir d’électrochoc », a ajouté le père de la victime. « Il est temps que les autorités compétentes assument leurs responsabilités et revoient leurs pratiques afin que plus jamais une famille n’ait à vivre une telle épreuve. »

La peine de prison de Konstantin Charles Knodel pourra être réexaminée après 15 ans de détention, s’il accepte de suivre des soins et une thérapie. Malgré tout, une libération conditionnelle serait pour lui très difficile à obtenir au vu des circonstances aggravantes retenues.