Michel Loussouarn, le maire de Rosporden, n’a pas caché sa colère, à l’issue de l’opération d’hélitreuillage de Morane 29, ce mardi après-midi. En cause, le fait de n’avoir jamais été informé de possibles interventions de l’hélicoptère bombardier d’eau sur les étangs de sa commune. « Au sens de la loi, le maire est directeur des opérations de secours et doit élaborer un plan communal de sauvegarde » identifiant les risques majeurs (…), rappelle-t-il. « Or, jamais la ville n’a pensé à intégrer le risque de crash d’hélicoptère bombardier d’eau dans ses étangs. Car jamais je n’ai été informé au préalable que les étangs (…) étaient devenus un point de collecte ».
« Le Sdis doit informer la commune »
Déjà, le 13 juillet, une première opération d’écopage avait été effectuée sur un étang de la commune, pour intervenir sur un incendie à Bannalec (29). « Je n’ai jamais été informé, déplore Michel Loussouarn. Et ce dimanche, je n’ai appris la nouvelle qu’après le crash ». S’il salue « la réussite de l’extraction du Morane », il appuie : « Des enseignements de cet épisode devront être tirés ». Pour lui, « une « doctrine d’emploi » devra être élaborée » et, en cas de récurrence de ces opérations, il souhaite que des mesures soient « arrêtées pour prévenir les risques de pollution et les éventuelles nuisances aux riverains ».
Interpellé sur cette question, le président du conseil départemental, Maël de Calan, a indiqué que « la loi prévoit que tous les points d’eau peuvent être mis à disposition, dans le cadre de la lutte contre les incendies ». Mais il le reconnaît : « Dans la pratique, le Sdis doit en informer la commune ». Il évoque, pour l’avenir, une identification de « tous les points d’eau du département ».
Plus de trente interventions depuis le début de l’été
Maël de Calan n’en souligne pas moins la nécessité de ce type d’appareil dans la lutte contre les incendies : « Indispensable (…), avec des incendies qui vont se reproduire et s’accentuer à l’avenir ». Nécessaire aussi « pour éviter que les petits feux ne deviennent des grands feux ». Et de préciser : « On en est à plus de trente interventions de l’hélicoptère, cette année, dans le Finistère ». « Nous n’avons pas vécu une telle saison depuis 2015, indique le colonel Cédric Rigollet, directeur adjoint du Sdis 29. À l’époque, nous en avions eu 137. Aujourd’hui, nous en sommes à près de 160 ».