Un tweet mystérieux au premier abord. Elon Musk a publié sur X, ce mardi, la croix de saint Georges, symbole de l’Angleterre, nation constitutive du Royaume-Uni. Une façon d’apporter son soutien, depuis les États-Unis, à une action citoyenne britannique intitulée « Hissez les couleurs ».

À Londres, Birmingham, Newcastle et dans plusieurs régions d’Angleterre, des Britanniques ont fixé, depuis plusieurs semaines, ce drapeau et celui du Royaume-Uni, sur des lampadaires, des ponts ou encore des routes.

Qui est derrière cette action ?

L’action s’est organisée autour d’un mot d’ordre « Hissez les couleurs ». Un groupe Facebook du même nom, qui souhaite « rétablir le patriotisme une bonne fois pour toutes ». Le groupe aurait fourni des drapeaux dans plusieurs régions d’Angleterre.

Selon The Times, le mouvement aurait accepté des dons provenant du parti politique d’extrême droite Britain First. L’organisation antiraciste, Hope Not Hate, affirme, de son côté, que cette organisation serait cofondée par Andrew Currien, actuellement en lien avec Britain First et ancien membre du groupe islamophobe d’extrême droite English Defence League.

Weoley Warriors, un autre groupe qui participe à cette campagne, dans la ville de Birmingham, aurait collecté plus de 16 000 euros pour financer l’accrochage de drapeaux.

Les conseils municipaux des villes de Tower Hamlets et Birmingham ont décidé de les retirer.

Quelles sont les réactions ?

Interrogé sur le mouvement, un porte-parole du Premier ministre Keir Starmer a d’abord affirmé que ce dernier était « un patriote » et que les Britanniques devaient « absolument » arborer les drapeaux britanniques et anglais. Il a précisé plus tard qu’il n’était pas au courant des événements à Birmingham ou à Tower Hamlets lorsqu’il a tenu ses propos, selon The Guardian.

De son côté, le député du Parti Conservateur et ex-ministre d’État à l’Immigration, Rober Jenrick a apporté son soutien à « Hissez les couleurs », dans un tweet sur X. « Alors que les conseils municipaux qui détestent la Grande-Bretagne retirent nos drapeaux, nous les hissons. Nous devons être un seul pays, sous le drapeau de l’Union » a-t-il écrit.

Une figure du complotisme d’extrême droite, Tommy Robinson, a aussi relayé massivement des photos des drapeaux sur ses réseaux sociaux, où il a plus d’1,4 million d’abonnées sur X, rapporte Ouest-France.

Un contexte de tensions

L’émergence de cette campagne coïncide avec une montée des tensions politiques au Royaume-Uni. Plusieurs manifestations, où ces drapeaux étaient visibles, ont eu lieu, depuis le début de l’été 2025, devant des hôtels hébergent des demandeurs d’asile, précise la BBC.

Des accusations d’agressions sexuelles de la part de résidents de ces établissements ont provoqué la colère des habitants des localités. Lors de ces rassemblements les « propos xénophobes s’y sont banalisés » affirme Le Monde.