À partir de septembre, vous enseignerez à l’université de Rennes. Comment s’est passé votre recrutement ?

Très simplement. D’une part, je suis rattaché principalement, depuis le début de ma carrière, à l’université de Lyon. Et encore aujourd’hui, c’est mon université de rattachement. Mais, comme à titre personnel, pour des raisons familiales et culturelles, je me suis installé dans la campagne morbihannaise, il était naturel de réaliser une partie de mes enseignements dans une université de la région. Et la qualité de Rennes est au sommet en matière de mathématiques. J’y ai des collègues nombreux et excellents. Je pourrai m’y épanouir. Je ferai la moitié de mes heures à Rennes et l’autre à Lyon.

L’université de Rennes est au sommet, dites-vous… Pourquoi ?

Elle est extrêmement solide et a su attirer des enseignements de haut niveau, des cours et des chercheurs qui ont fait une carrière internationale. Mon profil est plus visible avec la médaille Fields mais je retrouverai à Rennes des collègues avec qui on aura des échanges riches.

Ferez-vous également faire de la recherche ici ?

Je n’ai jamais fait distinction entre cours et recherche. C’est naturellement que les projets de recherche naissent lorsque l’on donne cours. À Rennes, je vais avoir l’occasion de reprendre un cours au niveau master qui me tient à cœur sur les théories de la mesure. J’avais déjà commencé à l’enseigner à Lyon il y a vingt ans. J’ai déjà des centaines de pages prêtes. Depuis longtemps, je me demandais quand je pourrai les retravailler et les transformer en ouvrage.

Théories de la mesure… C’est-à-dire ?

Elles permettent de mesurer les quantités. Surface, longueur, volume… Cette théorie, universellement enseignée, a été révolutionnée au début du XXe siècle par Henri Lebesgue, l’un des grands héros de la science française. Elle est un langage qui sert à toutes les sciences. C’est un des outils auxquels on se familiarise quand on est étudiant, c’est un cours obligatoire. Et au second semestre, j’enseignerai la théorie cinétique des gaz, qui a été l’un des sujets les plus importants de ma carrière et qui a fait objet de la médaille Fields.

Vous vivez aujourd’hui en Bretagne. Qu’est-ce qui vous a mené chez nous ?

Le fait est que je n’avais pas d’attaches au départ ! Après avoir vécu en Corrèze, à Lyon, dans le Var ou encore à Paris, j’avais dans l’idée de changer et d’explorer une nouvelle région. La forte identité culturelle de la Bretagne et son tropisme sur les sujets agricoles, qui me passionnent depuis mon passage au Parlement, m’ont convaincu. Et puis je serai au Forum économique breton, mais aussi à la Fête de l’Humanité Bretagne à Lanester, au forum de la bande dessinée dans le Morbihan…

Vous comptez donc vous impliquer en Bretagne ? Voire revenir en politique ?

Ce n’est pas dans mes plans de m’impliquer dans la vie politique. Aujourd’hui, je préside la Fondation de l’écologie politique. Mieux vaut pour elle ne pas avoir de position partisane trop marquée. Même si tout le monde sait que je suis aujourd’hui proche des Écologistes, puisque j’étais sur leur liste aux européennes. Mais je ne recherche pas aujourd’hui de fonction élective.